F.T.P [avril 1942 - juin 1944]
Francs-tireurs et partisans
À l’automne 1940, il apparaît au Parti communiste français clandestin (P.C.F) la nécessité de créer des groupes de protection pour ses militants lors des collages d’affiches, de distributions de tracts et publications clandestines. Déjà en France occupée, on voit se constituer des groupes de communistes qui ajoutèrent très vite à leur fonction de guet ; la défense des militants en risque d’être arrêtés puis des représailles contre les soldats allemands et des sabotages. La direction du parti entreprit d’officialiser ces groupes en fin 1940 et de les réunir en une organisation parallèle, une Organisation spéciale (O.S).
La tâche d’implantation de l’O.S à Brest revient à Robert Ballanger. Il rencontre successivement les trois militants dirigeants le P.C.F à Brest au tout début janvier 1941. Tous acceptent de créer dans leurs secteurs des groupes O.S. C’est ainsi qu’Eugène Kerbaul lance celui du secteur Bâtiment, Jules Lesven monte cette structure clandestine parmi les militants à l’Arsenal de Brest et Roger Chaigneau lance pour sa part le mouvement auprès des cheminots de la S.N.C.F. Pour cette dernière branche, il semble qu’un deuxième groupe se forme, à une date inconnue, sous l’impulsion de Thénénan Monot.
Les effectifs et actions sont faibles dans un premier temps. Au fil des mois, il apparaît rapidement des difficultés de cloisonnement dans l’O.S vis à vis des membres du P.C.F clandestin de Brest, amenant à plusieurs arrestations. En juin 1941, l’attaque de l’U.R.S.S par l’Allemagne, marque la fin du pacte germano-soviétique. Dès le mois suivant, le P.C.F reçoit l’ordre de Moscou d’engager une lutte armée à outrance contre l’occupant. Les actions des groupes O.S s’intensifient à Brest comme en France. Progressivement réorganisés, l’O.S prend le nom de Francs-tireurs et partisans (F.T.P) en février 1942. En mars a lieu le premier gros attentat organisé par l’O.S à l’arsenal. L’accroissement des effectifs est significatif, en particuliers avec l’ouverture au recrutement de patriotes non communistes à partir d’avril 1942. Pour les brestois, le basculement O.S en F.T.P se concrétise fin avril, début mai 1942. De nouvelles modalités d’opérations sont mises en place par Venise Gosnat, les F.T.P doivent privilégier les actions éloignés de leur quartier afin de maximiser l’anonymat et aménager des zones de repli (maquis). Des contacts sont alors noués ou renforcés dans le centre Finistère.
En octobre 1942, les F.T.P de Brest subissent une lourde vague d’arrestations qui se poursuit jusqu’au début 1943. Malgré tout, ils parviennent à se régénérer et à poursuivre la lutte armée. Courant 1943, l’essentiel des actions sont effectuées dans les faubourgs de Brest ou en campagne comme à Landerneau notamment par le Groupe Giloux avec le Groupe Lambert. Les derniers éléments F.T.P de Brest, rescapés des arrestations et qui n’ont pas pris le maquis, sont contactés par les F.F.I dans le premier semestre 1944 pour organiser des unités combattantes théoriques. C’est ainsi que naît la Compagnie F.T.P Brest, dit Cie Michel. On retrouve également quelques F.T.P de Brest du côté de Landerneau après l’évacuation de la ville au début d’août 1944 dans le Bataillon F.T.P Georges Le Gall de Landerneau. Les F.T.P accepteront, après le débarquement, de se placer sous les ordres des F.F.I mais demanderont à conserver leur relative autonomie d’actions. Certains éléments refuseront cependant toute alliance avec les F.F.I et se dilueront dans diverses unités F.T.P pour les combats de la Libération en août et septembre 1944.
Présentation rédigée par Gildas Priol, le 26 mai 2021.