André Prigent Berthou effectue son service militaire comme matelot au 2ème Dépôt des Équipages de la Flotte à Brest, de 1927 à 1928. Rendu à la vie civile, il travaille comme correspondant pour le journal Ouest Eclair et réside au Henguer à Landerneau. André Berthou épouse Céline Masson (1906-1947), le 9 juin 1931 à Landerneau. La famille s’installe alors au 8 quai du Léon, toujours à Landerneau et de cette union naîtront 12 enfants. En 1936, André Berthou devient agent régional des établissements Cotelle & Foucher en prenant la direction de l’usine de Javel de Landerneau, située rue de la Fontaine-Blanche. À la déclaration de la Seconde Guerre mondiale, André Berthou est réformé en tant que père de famille nombreuse.
Au début de l’occupation entre septembre et octobre 1940, il semble avoir apporté de l’aide (financière ou matérielle ?) à son oncle Antoine Vourc’h (1885-1964), pour tenter de faire gagner l’Angleterre à ses fils et à plusieurs autres personnes. Cet oncle fera ensuite partie du réseau Johnny. À une période inconnue, André Berthou est hébergé par son médecin de famille, le Dr Jean Le Bras, car son appartement est réquisitionné pour loger des alsaciens.
En mai 1941, un groupement cantonal des familles nombreuses est reformé à Landerneau, André Berthou en devient le président. Il anime alors cette association dont les objectifs premiers sont de venir en aide matériellement et moralement aux familles nombreuses de la localité. Mi juillet 1941, un incident se produit dans son usine de Javel, plusieurs employés, dont sa mère et lui même, sont intoxiqués. Une vanne s’était brisée sur une cuve, amenant à une forte mobilisation des secours.
En avril 1942, le réseau Johnny est démantelé et ses agents recherchés. André Berthou aurait alors apporté une nouvelle fois son aide à son oncle en le dissimulant chez lui quelques temps, avant qu’il puisse gagner la Zone libre.
Sans donner plus de précision sur la temporalité ni par quel truchement son recrutement s’est déroulé, André Berthou indique avoir été approché en 1943 par Mathieu Donnart pour entrer en résistance active contre l’occupant. André Berthou est alors mis en relation avec le Groupe Lambert. En mai ou juin 1943, André Berthou est arrêté par l’occupant pour avoir écouté la radio anglaise, il est alors interné à la prison Jacques Cartier de Rennes quelques mois. Le landernéen indique n’avoir dut son salut qu’à sa famille nombreuse.
De retour dans sa ville natale en fin 1943, il reprend contact avec le Groupe Lambert. Après l’arrestation d’Henri Lambert, Marcel Briand et Marcel Peucat, le groupe s’affilie aux mouvements des Francs-tireurs et partisans (F.T.P). Dès lors, il dissimule des armes et du ravitaillement pour le groupe. Il indique en outre avoir apporté une aide aux saboteurs (laquelle ?) qui agissent entre fin 1943 et début 1944 dans la région. En avril 1944, le Groupe Lambert est démantelé suite à plusieurs arrestations. Les survivants se cachent et se mettent au vert. André Berthou part lui se cacher quelques temps dans un bois sur la route de Saint-Divy. Limitant ses déplacements, il retrouve parfois de nuit sa famille réfugiée au Henguer.
Restés à Landerneau, André Berthou et Jean Hernot participent à la reformation d’un groupe F.T.P. Ils maintiennent néanmoins le contact avec ceux du centre Finistère et aide au ravitaillement de la future Compagnie Corse et du futur Bataillon Yves Giloux. De mai à juillet 1944, André Berthou héberge dans ses appartements trois jeunes gens, dont une femme de Lamballe. Durant l’été 1944, le directeur d’usine semble nouer des liens avec les F.F.I de Landerneau. Après l’avortement des opérations aériennes de parachutages d’armes dans le secteur de Landerneau début août 1944, les résistants ne peuvent déclencher l’insurrection. À l’approche des troupes américaines et surtout après le départ des Allemands de Landerneau, Georges Castel établit son poste de commandement dans l’usine d’André Berthou, de là les volontaires pour se battre affluent.
Pour équiper ces hommes, André Berthou se met en rapport avec les troupes américaines et obtient de l’armement, qu’il rapporte à Landerneau. Nommé commissaire à la Libération, il participe à l’organisation de la défense de la ville contre d’éventuelles incursions ou attaques allemandes. Il s’occupe également durant un mois et demi de l’épuration dans la ville avant de reprendre son activité professionnelle.
Après guerre, André Berthou devient veuf en 1947. Il se remarie avec Jacqueline Cloitre, le 25 septembre 1950 à Brest, en mairie annexe de Saint-Marc et de cette union naîtront trois enfants.