Marcel Etienne Briand est militaire de carrière au 48ème Régiment d’Infanterie (R.I). Il épouse Marie-Anne Velly le 13 juillet 1936 à Landerneau. De cette union naissent Odette en 1937 et Jeannine en 1938, bientôt rejointes sous l’occupation par la naissance de Marcel en 1943. Durant la Bataille de France en 1940, Marcel Briand est blessé au combat le 15 juin 1940 à Rilly-Sainte-Syre dans l’Aube. Évacué, le landernéen est d’abord mis en convalescence puis mis en congés d’armistice en août 1941. Il rentre dans son foyer au 23 rue des Boucheries à Landerneau et se fait embaucher comme employé de bureau à l’Union Régionale Corporative Agricole (U.R.C.A), située au 45 rue de Brest. Finalement, l’Armée le réforme complètement fin août 1942, le rendant totalement à la vie civile.
En janvier 1943, il jette les premières bases du Groupe Lambert avec Henri Lambert, vétéran tout comme lui du 48ème R.I. Sont également présents : Jean Sizorn et Marcel Peucat. Cette équipe se fixe pour objectif de réaliser des coups de main contre l’occupant. Des contacts sont noués avec les F.T.P de Brest, notamment avec Marcel Boucher et semble t-il par la suite avec Mathieu Donnart qui prêche à l’unification des mouvements. Marcel Briand déclare être entré activement en Résistance à partir de juin 1943. De par son expérience militaire, il seconde Henri Lambert. En septembre, Marcel Briand recrute le jeune Jean Hernot dans le groupe.
Depuis octobre 1943, le groupe prépare son premier sabotage ferroviaire. Les résistants optent pour la ligne reliant Quimper à Landerneau. Pour cette action, les landernéens s’adjoignent de l’aide précieuse de Marcel Boucher et René Hascoët de Brest. Les deux brestois arrivent par le dernier train de Brest et sont récupérés par Jean Sizorn et Marcel Peucat. Le rendez-vous est pris à 22 heures à l’endroit choisi, les jeunes saboteurs s’y rendent en vélos. Dans leurs affaires, les brestois ont apporté les clés S.N.C.F. pour déboulonner les éclisses et les traverses. Henri Lambert a déployé pour cette opération des hommes dans les environs pour pallier aux éventuels problèmes et a même convenu que les hommes du docteur Jean Le Bras soient de la partie. Le sabotage est effectué en 45 minutes puis le commando s’éclipse dans la nature. Certains dormiront dans le bois de Pencran jusqu’au lever du couvre feu. Jean Sizorn, Marcel Peucat et les deux brestois descendent jusqu’à la rue de Ploudiry pour passer le reste de la nuit dans l’atelier Sizorn. Le 5 décembre à 00h30, le train PV Q14 s’engage sur la voie et déraille en partie avec deux machines et deux wagons hors piste. La voie sera immobilisée une journée et demi.
Décembre 1943, Henri Lambert, Marcel Briand et Marcel Peucat sont présents au maquis de Saint-Yvieux à Plerguer en Ille et Vilaine. Ils forment les maquisards à l’utilisation d’armes. Vendu aux allemands par un français, le maquis est attaqué dans la matinée du 19. Fait prisonnier, Marcel Briand est interné à la prison Jacques Cartier à Rennes puis transféré au camp de concentration de Compiègne. Déporté à Buchenwald où on lui attribue le matricule 43699. Il est ensuite transféré au Kommando d’Ellrich, dépendant du camp de Dora puis au Kommando de Blankenburg. Durant sa déportation, il est employé aux travaux forcés dans une usine d’armement, de janvier 1944 jusqu’en avril 1945. Libéré par l’intervention de la Croix Rouge le 30 avril 1945, Marcel Briand est rapatrié à Landerneau le 31 juin 1945.
Pour son engagement dans la clandestinité, il reçoit la Croix de Guerre 1939-1945 avec étoile d’argent et la médaille de la Résistance française en 1946. Après guerre, le couple aura deux autres enfants, Jean-René en 1949 et Danielle en 1951. Il fut le président de l’Amicale Landernéenne des Déportés et Internés résistants.
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