Groupe Lambert [janvier 1943 - avril 1944]
Le Groupe Lambert, du nom de son instigateur Henri Lambert, est crée au début de l’année 1943 à Landerneau. Outre le meneur, on compte parmi les fondateurs Marcel Peucat, Jean Sizorn et Marcel Briand. Si le groupe semble s’être constitué de manière autonome, il sera en contact avec plusieurs mouvements de Résistance, jetant un peu plus le brouillard sur l’appartenance réelle à telle ou telle organisation clandestine. Le premier rapprochement aurait été effectué par Mathieu Donnart du mouvement Libération-Nord (L.N). Ensuite, il y a rapprochement avant la fin d’août 1943, avec le Front National (F.N), notamment avec Albert Jaouen et Daniel Trellu. À l’automne, une entente est également de mise avec le mouvement Défense de la France (D.F) du docteur Jean Le Bras à Landerneau.
Dans les premiers temps, les actions sont minces, la priorité est à la propagande et au recrutement. Puis le groupe opte pour une action franche et directe contre l’occupant en réalisant des vols puis des sabotages. En octobre 1943, sont panifiés des sabotages ferroviaires dans le secteur de Dirinon. Par l’intermédiaire de Marcel Boucher et René Hascoët, le Groupe Giloux de Brest vient alors prêter main forte pour ces opérations. Le 5 décembre 1943, ils font dérailler 2 machines et 2 wagons entre Dirinon et Landerneau. Trois autres déraillement sont provoqués entre décembre 1943 et 1944 par ce groupe.
Appelés à d’autres fonctions Henri Lambert et sa garde rapprochée quittent Landerneau pour aller former et instruire les maquisards bretons pour le compte de l’Armée secrète (A.S). Leur arrestation fait basculer les landernéens sous l’autorité d’André Lagoguet et de Jean Sizorn qui se ramifient davantage aux Francs-tireurs et partisans (F.T.P). Il semble que le groupe change alors de nom pour devenir le Groupe Primas, en hommage au résistant de Lorient-Brest arrêté et fusillé au Mont Valérien [1]. Diminués par des arrestations au printemps 1944, les rescapés sont traqués et forcés de prendre le large dans le centre Finistère. Ils y forment le maquis de l’Étoile Rouge, jouxtant celui des rescapés du Groupe Giloux. Au fil des mois et des recrutements, le maquis prend de l’ampleur et se transforme en Compagnie Corse pour au final donner vie au Bataillon F.T.P de Landerneau. Ils participeront au parachutage d’armes et à la libération du centre Finistère avant de rejoindre Landerneau.
Présentation rédigée grâce aux témoignages de Marcel Peucat et Jean Sizorn en 1992, par Gildas Priol le 28 avril 2021.
[1] Avec 18 autres F.T.P brestois le 17 septembre 1943