D.F [avril 1943 - juillet 1944]
Mouvement Défense de la France
Ce mouvement de résistance est initialement un organe de presse clandestin. Sous l’occupation, il se crée à Paris en 1941, grâce à des étudiants, notamment Hélène et Philippe Viannay. Dans les mois qui suivent, ces résistants ajoutent à leur activités, la fabrication de faux papiers. Jusqu’en 1942, le journal désapprouve dans ses colonnes, les actions armées de la résistance. Sur un plan politique, le journal soutien d’abord les idées de la Révolution nationale, convaincus du double jeu du maréchal Pétain, puis opte pour partisane du général Giraud avant de se rallier en juin 1943, aux idées gaullistes.
Il est possible que des exemplaires du journal clandestin soient parvenus à Brest depuis sa création. Cependant, le véritable développement du mouvement, et donc de la diffusion du journal dans le pays du Léon, n’apparaît qu’à partir du mois d’avril 1943. Il est confié à l’étudiant Jean Senellier la tâche d’organiser la distribution régulière du journal. Grâce à des contacts fournis par Jacques Boulaire, la filière de diffusion prend vite forme dans tous le pays de Brest. De part sa propagation rapide, des contacts et rapprochements sont établis avec les réseaux Alliance et Jade. Le mouvement récupère également un groupe d’Action Directe puis en initie un second à Kerhuon-Guipavas, se dotant ainsi de corps-francs. Défense de la France sera l’un des grands mouvements du secteur. En décembre 1943, il s’associe avec Libération-Nord, donnant ainsi une ossature concrète et étendue à l’Armée Secrète du Finistère et de Brest.
En janvier 1944 le mouvement disparaît en intégrant le Mouvement de Libération Nationale (M.L.N). Cette nouvelle appellation ne sera connue des membres que majoritairement après guerre lors des démarches administratives d’homologation individuelle des services dans la résistance. De ce journal clandestin, naîtra la journal France Soir en novembre 1944. Les vétérans du mouvement fonderont à Brest une amicale qui perdure jusqu’au début des années 2000. Avec la disparition des derniers résistants, la dissolution est prononcée, le drapeau est versé au Mémorial du Fort Montbarey à Brest tandis que la documentation historique est déposée aux Archives de Brest sous la cote 51S.
Présentation rédigée par Gildas Priol, le 9 avril 2020, mise à jour le 10 février 2024, grâce aux aimables conseils de Guillaume Pollack.