André François Millour réside rue de Ploudiry à Landerneau et exerce la profession de peintre.
Le 10 décembre 1943, il rejoint le Groupe Lambert, affilié aux Francs-Tireurs et Partisans (F.T.P). Il participe avec eux à des sabotages ferroviaires contre l’armée d’occupation, notamment entre Dirinon et Landerneau en décembre 1943 et février 1944. Le groupe prend part également à des actions contre des véhicules et des pylônes électriques. Pour ses opérations, André Millour adopte pour le pseudonyme Marcel et reçoit l’indicatif 72.
Le mois d’avril 1944 sonne le glas du Groupe Lambert et d’autres branches de la Résistance landernéenne. Leurs nombreuses actions ne sont pas passées inaperçues et les services de la sûreté allemande de Rennes enquêtent et débarquent à Landerneau, accompagnés d’un supplétif français.
Le Sonderführer (K) Herbert Schaad déclare à ce sujet :
La première opération à laquelle j’ai assisté à Landerneau a été l’arrestation de Millour, de Bourhis, des deux frères Daniel [1] et les recherches de Lagoguet, de Sizorn, de Keryell, Malgorn, Goulaouic. Cette opération s’est effectuée sur ordre d’un envoyé de la Sicherheitspolizei-Kommando (S.D) de Rennes qui s’est présenté au capitaine de la Kommandanture pour lui expliquer les raisons de sa venue à Landerneau. Il a prétexté qu’il ne connaissait pas la ville et le capitaine m’a désigné pour que je l’accompagne. L’envoyé de Rennes m’a expliqué par la suite qu’il venait dans le but d’effectuer des arrestations. Il était accompagné d’un civil qui, disait-il, devait lui fournir toutes les indications nécessaires. Il m’a indiqué le nom de ce civil, mais par la suite j’ai appris qu’il s’agissait d’un nommé Guilcher [2] domicilié dans l’immeuble du Chêne Vert, rue de Brest à Landerneau. - Archives Municipale de Brest, fonds Joël Le Bras (153S12), déposition d’Herbert Schaad, 26 septembre 1944.
C’est pour ainsi dire la naissance du Kommando I.C 343, dit Kommando Schaad, qui mènera la vie dure à la Résistance du Nord et du Centre Finistère. André Millour est donc arrêté le 17 avril 1944 à son domicile à Landerneau. Ramené à la Kommandantur, il est interrogé par le Sicherheitspolizei-Kommando (S.D) de Rennes auquel s’est joint celui de Brest. Les interrogatoires sont relativement sommaires, ils doivent être tous transférés sur Brest rapidement. D’abord internés à Pontaniou, les prisonniers sont scindés en deux. Le premier groupe est transféré à Rennes tandis que le second, composé d’André Millour, Henri Bourhis et Alain Daniel, est jugé sur place par un conseil de guerre. Accusés d’actes de sabotages, les trois jeunes landernéens sont condamnés à mort et fusillés le 19 avril 1944.
Les familles, averties des exécutions, n’ont cependant pas le droit de récupérer les dépouilles mortuaires ni de connaître l’emplacement des inhumations pour se recueillir devant les sépultures. Les combats de la Libération de l’arrondissement de Brest, en août et septembre 1944, balaient les minces espoirs des familles d’obtenir davantage d’informations. Ils poursuivront durant longtemps les recherches mais à ce jour, André Millour, Henri Bourhis et Alain Daniel restent portés disparus.
A titre posthume, André Millour est homologué au grade de Sergent et reçoit en 1957, la Médaille de la Résistance française. Une rue de Landerneau porte son nom en son souvenir.
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