Georges Paul Marcel Castel fait une licence en droit à Rennes en 1913. A la déclaration de la Première Guerre mondiale, il est mobilisé au 118ème Régiment d’Infanterie (R.I). Il suit l’instruction militaire d’Élève officier de réserve (E.O.R) à Nantes puis combat dans la Marne, Somme, Champagne, à Verdun et au Chemin des Dames où il est fait prisonnier le 27 mai 1918. Il termine le conflit avec le grade de Lieutenant et se voit décoré de la Croix de Guerre 1914-1918 (2 citations). Après guerre, il épouse Émilie Salaun le 31 août 1920 à Landerneau. De cette union naissent quatre fils dans les années vingt. La famille réside à Kertanguy à Landerneau. Dans la succession de son père, Georges Castel est établi comme Maître peintre en bâtiments, 22 rue Fontaine Blanche à Landerneau.
En 1939, il est rappelé sous les drapeaux au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Il rejoint le C.M.I 112 à Quimper et se voit versé au 118ème R.I en tant qu’officier de renseignements puis au 337ème Régiment d’Infanterie comme Capitaine adjoint au Major du 2ème Bataillon. Son unité est déployée dans la Meuse et il est élevé au rang de Chevalier de la Légion d’honneur en 1940 pour faits de Guerre. Durant la Bataille de France, Georges Castel est fait prisonnier le 17 mai dans l’Aisne. Interné jusqu’en avril 1941 à l’Oflag X-B de Nienburg en Allemagne, il parvient à être libéré car père de quatre enfants.
À son retour, il se fait embaucher comme Secrétaire comptable à la Pyrotechnie de Saint-Nicolas au Relecq-Kerhuon. Ce nouvel emploi intéresse le docteur Jean Le Bras qui le contacte en juin 1943 pour le faire basculer dans la Résistance. Georges Castel donne son accord et au fil des mois, il se voit confier la collecte d’informations, notamment sur les dépôts d’armes. Avec la mise en place de l’Armée Secrète, Georges Castel est sollicité à nouveau pour planifier des projets d’actions à la Pyrotechnie. Il cherche à établir un plan des lignes électriques et téléphoniques du lieu afin de pouvoir facilement l’isoler au moment de l’insurrection.
Les consignes des F.F.I de l’arrondissement de Brest demandent à rester en réserve et agir seulement au déclenchement des opérations, pour maximiser l’effet de surprise et favoriser la Libération rapide des territoires. Des recrutements se font néanmoins et augmentent significativement après l’annonce du débarquement en Normandie. Il faut cependant des armes pour envisager une lutte frontale et massive avec l’occupant. La question est sensée être réglée dans la nuit du 2 au 3 août 1944 sur les hauteurs de Pencran. Le largage est cependant annulé du fait de la présence de troupes allemandes dans les proches environs. Georges Castel et une partie de ses recrues passent plusieurs nuits à attendre, en vain, un largage qui ne vient pas. Toute action d’ampleur est alors impossible, malgré la quantité de recrues disponibles immédiatement.
Dépourvu d’armes mais pas de volontaires, il faut attendre le 10 août 1944, au lendemain du départ des allemands de Landerneau, pour que Le docteur Le Bras, en accord avec le Commandant Baptiste Faucher, confie la direction de l’unité combattante F.F.I de Landerneau à Georges Castel. Vers 16 heures, il installe son poste de commandement (P.C) chez André Berthou, à l’usine Javel à Landerneau. De là vont affluer les volontaires n’ayant pas déjà intégré des unités formées et armées. Le Bataillon F.F.I de Landerneau prend enfin forme et les armes parviennent enfin grâce aux récupérations sur les premiers prisonniers allemands de la région de Lesneven.
À la tête de 4 compagnies qui se forment jusqu’au début septembre, Georges Castel assure la protection de la ville dans un premier temps. Il engage ensuite ses troupes dans les combats de Dirinon, Loperhet et Plougastel-Daoulas ou plus au nord vers La Forest-Landerneau et Le Relecq-Kerhuon. À la suite de ces opérations, le Bataillon est engagé à partir du 25 août dans la réduction de la poche allemande du Menez Hom et de la presqu’île de Crozon jusqu’au 19 septembre 1944, date de la reddition complète des allemands dans le secteur. Dans la seconde partie des opérations pour la prise de la presqu’île, le rôle du Bataillon est moindre, relayé en seconde ligne, les américains préférant être maître des opérations.
Après la Libération, il est officiellement promu au grade de Chef de Bataillon. Il reste dans les F.F.I jusqu’à la dissolution des unités fin septembre 1944 puis s’engage immédiatement, le 3 octobre 1944 dans l’Armée française en reconstitution, pour la durée de la Guerre. Nommé adjoint au Lieutenant-Colonel Curt, il met en place le C.I.D 19, formant ainsi la nouvelle génération d’officiers et sous-officiers pour le 19ème Régiment d’Infanterie. Après la capitulation allemande, la 19ème D.I se reforme en prévision de l’Occupation de l’Allemagne. Déjà affaibli par une maladie, il contracte une infection pulmonaire lors d’un séjour en Forêt Noire en décembre 1945. Mis au repos forcé durant près d’un an, jusqu’en janvier 1946, il est rendu à la vie civile car atteint par la limite d’âge. Il succombe de l’aggravation de son état de santé quelques temps après et obtient la mention Mort pour la France.
Pour sa contribution à la Libération, il reçoit la Croix de Guerre 1939-1945, avec étoile d’argent en 1946.