BERGER André

André Pierre Berger est trop jeune pour être mobilisé à la déclaration de la Seconde Guerre mondiale en 1939. Et comme un malheur n’arrive pas seul, il a la douleur de perdre sa mère en décembre 1939. Résidant 4 rue Hippolythe Violeau à Brest, il trouve un emploi comme monteur en chauffage en juin 1940 pour le compte de l’entreprise Chupin-Boulard de Brest. Il intègre les Jeunesses Communistes (J.C) en août 1941. Quelques temps après, il prend du galon et assure les liaisons à l’échelle du département pour cette organisation politique clandestine. Il diffuse la propagande du parti. et participe à la collecte de fonds pour le Secours Populaire clandestin.

Selon Daniel Trellu, le jeune André Berger appartient à la branche Arsenal de l’Organisation Spéciale (O.S) de Pierre Corre depuis le début 1942. Pour Eugène Kerbaul, il serait entré quelques mois plus tard en résistance, en adhérant au Parti Communiste Français (P.C.F) clandestin à l’implantation des Francs-Tireurs et Partisans (F.T.P) à Brest. Il sert d’agent de liaison et participe à sa première opération en août 1942 dans l’équipe de protection de Raymonde Vadaine et Marie Salou pour saccager la vitrine du bureau de recrutement de la Légion des volontaires français contre le bolchevisme (L.V.F). André Berger participe également à l’attentat à l’explosif contre un immeuble occupé par l’armée allemande pour y loger des soldats au Petit Paris à Saint-Marc. Avec Jean-Louis Primas, il fait sauter le 11 décembre 1942 la voie ferrée au niveau du Rody et le 19 janvier 1943, en compagnie de Jean Teurroc, il se livre au sabotage du tableau électrique du dépôt de locomotives de la gare de Brest.

D’après un rapport de police, il est arrêté le 23 janvier 1943 alors qu’il se trouve à Nantes pour une mission (et peut être pour s’éloigner de Brest) avec Jean-Louis Primas, Yves Giloux et Charles Vuillemin. Interné à Nantes quelques jours, il est ensuite ramené à Brest puis transféré à Rennes et enfin à Fresnes dans l’attente de son procès. Jugé par le tribunal de guerre allemand du Gross Paris, il est condamné à mort le 28 août 1943. André Berger est fusillé à la forteresse du Mont-Valérien, le 17 septembre 1943, aux côtés de 18 autres résistants communistes brestois. Leurs dépouilles sont transférées le jour même pour inhumation au cimetière d’Ivry-sur-Seine.

En son hommage, une rue porte son nom à Brest dans le quartier Saint-Martin depuis 1945. A titre posthume, il est cité à l’ordre de la division en 1947, lui octroyant la Croix de Guerre, avec étoile d’argent et en 1955, il reçoit la médaille de la Résistance française. Depuis 1984, une stèle porte le nom des 19 fusillés communistes du Mont-Valérien dans le quartier de Saint-Marc et en 2010, son nom est ajouté sur la stèle du Mémorial au Mont-Valérien.

Publiée le , par Gildas Priol, mise à jour

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Portfolio

Citation à l’ordre de la Division (1947)
Avis d’exécution des 19 F.T.P brestois
Stèle F.T.P du square Yves Giloux à Saint-Marc (Brest)
Rue André Berger - Résistant - Fusillé (1922-1943)
En son hommage, une rue porte son nom à Brest dans le quartier Saint-Martin depuis 1945.
Crédit photo : Gildas Priol

Sources - Liens

  • Ordre de la Libération, registre des médaillés de la Résistance française (JO du 01/07/1955).
  • Archives départementales du Finistère, dossier individuel de combattant volontaire de la résistance d’André Berger (1622 W).
  • Service historique de la Défense de Vincennes, dossier individuel de Résistant d’André Berger (GR 16 P 49553), aimablement transmis par Edi Sizun et dossier Procès des FTP de Brest (GR 28 P 8 57 29), aimablement transmis par Brigitte Snejkovsky (2023).
  • Le Maitron, fiche biographique d’André Berger.
  • Mémorial du Mont-Valérien, historique de la constitution de la liste des fusillés.
  • La Dépêche de Brest, éditions du 20 décembre 1939 (P3 & P4) et du 27 décembre 1939.
  • KERBAUL Eugène, 1270 militants du Finistère (1918-1945), à compte d’auteur, Paris, 1985.
  • KERBAUL Eugène, Cahier de mise à jour n°2 - 1640 militants du Finistère (1918-1945), à compte d’auteur, Paris, 1988.
  • KERBAUL Eugène, Chronique d’une section communiste de province (Brest, janvier 1935 - janvier 1943), à compte d’auteur, Paris, 1992.
  • CISSÉ Gérard, Rues de Brest - de 1670 à 2000, éditions Ar Feunten, Brest, 2012.