Ronsard [février 1943 - mai 1944]
Réseau de renseignement du B.C.R.A
Actif en France à partir de septembre 1941, ce réseau prend vie grâce à Louis Richard. Travaillant pour le Service de renseignement (S.R) de la France Libre, son objectif est de fournir des renseignements d’ordre militaire sur l’armée d’occupation. Le réseau va progressivement bénéficier d’une couverture nationale, en récupérant notamment le réseau Curie. Les deux entités fusionnent en janvier 1943, devenant le réseau Luth. Afin d’être plus efficace, le réseau s’éclate en mai 1943, en trois branches : Chinchilla, Gulliver et Troène. C’est dans cette dernière branche qu’œuvrent désormais les agents regroupés entre Brest et Le Mans, dont l’attention est portée sur le Mur de l’Atlantique et la Kriegsmarine. Pour transmettre les informations collectées par les agents, le réseau Ronsard utilise dans un premier temps les radios du réseau Phalanx puis du réseau Confrérie-Notre-Dame avant d’émettre via la centrale Praxitèle.
Pour la Bretagne, c’est principalement les bases sous-marines qui intéressent le réseau. Son implantation en terre bretonne est simplifiée par l’ingénieur Yves Mindren, brestois de souche, réfugié en Normandie puis à Laval en juillet 1942. Il y rencontre le futur chef de la branche Chinchilla qui le met en relation avec Louis Richard. Ce dernier missionne l’ingénieur brestois d’implanter le réseau en Bretagne. Ce sera chose faite et à compter de février 1943, le réseau dispose déjà d’une vingtaine d’agents. Outre Brest, les contacts sont à Landerneau, Carantec, Nantes, Lorient et Saint-Nazaire. Mindren effectue régulièrement des liaisons avec Paris pour acheminer les informations. Il y est arrêté en juillet 1943 tandis que la branche Chinchilla tombe en octobre 1943. Ne reste que Gulliver qui renoue les liens avec les rescapés des deux autres formations. Une importante restructuration est menée et la succession du réseau pour la région de Brest, renommé pour l’occasion Marathon, revient à l’officier Jean Cloarec de Landerneau. Sous l’alias Narval, il renforce l’équipe et fait transiter les informations par deux agents originaires d’Hanvec.
Le réseau établie des liens avec l’Armée Secrète dans les premiers mois de l’année 1944. L’officier Cloarec s’active à compter du mois de mars, en plus de sa mission de renseignement, à jeter les bases d’une compagnie de fusiliers marins F.F.I. Il délègue cette mission à l’officier des équipages Paul Le Borgne, issu du même réseau. Fin mai 1944, les agents de Marathon sont dénoncés par un membre du P.P.F et arrêtés, anéantissant le réseau brestois. Ne reste que le Groupe Narval, qui après bien des efforts, parviendra à rassembler la 1ère Compagnie de Fusiliers-marins F.F.I de Brest pour participer aux combats de la Libération en août et septembre 1944.
Présentation rédigée par Gildas Priol, le 20 avril 2020.