Émile Pierre Alexis Eude est mobilisé durant la Première Guerre mondiale en 1916. Après ses classes, il est affecté comme mécanicien dans différentes escadrilles de l’aviation. Il est démobilisé en 1919 et entre aux Constructions Navales en 1920 à l’arsenal de Brest. Émile Eude épouse Anna Andro (1902-2003), le 17 septembre 1923 à Saint-Pierre-Quilbignon et de cette union naitront trois enfants. En 1926, il prend du galon et devient Agent Technique à l’Intendance Maritime. En 1929, il est affecté à Saïgon au Viêt Nam. Il y reste jusqu’en 1937 avant de revenir sur Brest. Il est nommé au rang de Chevalier de la Légion d’honneur, le 1er janvier 1940.
Avant et pendant l’occupation, il travaille comme ingénieur de 2ème classe des Directions de Travaux Maritimes à l’arsenal de Brest. Le 3 juillet 1941, il grimpe d’un échelon et devient ingénieur de 1ère classe. Patriote, il fait traîner certains travaux en cours pour l’armée d’occupation. Il est notamment chargé de la construction des réservoirs à mazout de la Maison Blanche.
Au tout début du mois de juillet 1943, il est recruté par Yves Mindren dans le réseau de résistance Ronsard-Troène. De part l’arrestation de Mindren quelques jours seulement après son recrutement, Émile Eude rend désormais compte au Capitaine de Corvette Jean Cloarec. Il livre des informations et plans concernant les installations allemandes dans l’arsenal de Brest à son réseau.
À compter d’avril 1944, il est rattaché au Groupe Arsenal de l’Ingénieur Jean Aubert pour fournir des renseignements. Émile Eude est cependant coupé de son premier réseau fin mai 1944, par l’arrestation et la dispersion d’une grande partie des agents. Il se consacre alors à la prise d’informations pour le compte exclusif du Groupe Arsenal jusqu’au siège de la ville en août 1944. Après le débarquement, il fait partie de l’équipe qui forme clandestinement le personnel technique et ouvrier en vue de préserver les infrastructures portuaires contre d’éventuels sabotages allemands. L’évacuation du personnel de l’arsenal au début du siège, rendra caduque ce dispositif de sauvegarde mis en place par la Résistance brestoise.
Nous ignorons son activité durant les combats d’août et septembre 1944, il reste cependant au service de la Marine nationale à la libération et reprend son activité normale. Pour son activité clandestine, il reçoit la médaille de la Résistance française en 1945. Il est ensuite promu Officier de la Légion d’honneur en 1951.
La sépulture d’Émile Eude se trouve dans le cimetière de Saint-Pierre-Quilbignon à Brest [Carré C, Rang 15, Tombe 12]