LE COZ Marcel

Marcel Jean Louis Le Coz est le fils d’une ménagère-couturière et d’un mécanicien de la Marine nationale. Il fait ses études à l’école primaire de Daoulas de 1908 à 1914, puis son secondaire au Lycée de Brest, de 1914 à 1916. Marcel Le Coz veut ensuite suivre la voie de son père et entre à l’École des apprentis de la Marine en septembre 1916. À l’issue de sa formation, Marcel Le Coz contracte un engagement volontaire dans la Marine nationale en janvier 1918.

Le jeune finistérien suit une formation afin d’obtenir le brevet de radio-électricien. Dès le mois de mai 1918, Marcel Le Coz est affecté à bord de chasseurs de sous-marins lors de la Première Guerre mondiale. À partir de septembre 1918, il est muté sur des patrouilleurs en Bretagne, jusqu’en avril 1919. De juillet 1920 à janvier 1922, Marcel Le Coz est envoyé dans les colonies et participe à la Campagne du Maroc.

Touché par la tuberculose, Marcel Le Coz est mis en convalescence de 1923 à 1931. Durant cette longue période, il épouse Jeanne Le Cann (1902-1999), le 14 septembre 1930 à Hanvec [1] et de cette union naît leur fille Nicole. À son retour dans la Marine, il est versé dans l’aéronautique navale au Poulmic en presqu’île de Crozon. Il y suit une nouvelle formation pour être spécialisé mécanicien aéronautique. À la déclaration de la Seconde Guerre mondiale, il est Second-maître mais dès novembre 1939, il doit être remis en convalescence. Au début de l’occupation, en juillet 1940, Marcel Le Coz est réformé définitivement de la Marine nationale.

Nous ignorons la chronologie et le parcours de Marcel Le Coz des années 1940 à 1943. Retourné à la vie civile, il semble cependant avoir ouvert un atelier de réparation de postes radio à Hanvec.

Après un démantèlement en Bretagne à l’été 1943, tâche incombe désormais à Jean Cloarec de relancer la structure clandestine du réseau Ronsard-Marathon. Il s’y attèle rapidement et pour transmettre les renseignements collectés dans la région de Brest, il fait appel à Marcel Le Coz d’Hanvec, en août ou septembre 1943. Ce dernier est l’époux d’une cousine de sa femme et réside dans la même commune qu’un autre agent du réseau, Michel Hérry. Ce recrutement d’ailleurs tout sauf hasardeux. Marcel Le Coz ayant besoin de diverses pièces pour les postes radios qu’il répare, se rend régulièrement à Paris. Il peut ainsi apporter avec lui les informations ou documents qui sont confiés à la centrale Praxitèle, qui transmet par radio les messages codés au B.C.R.A.

Pour l’aider dans sa tâche d’agent de liaison, Marcel Le Coz semble avoir approché d’Hanvec et Robert Allain du Faou. En décembre 1943, le réparateur radio demande également un coup de main à Claude Stéphan du Faou. Ce dernier dispose d’une licence de transport en commun, lui permettant facilement de faire des liaisons. Claude Stéphan accepte et le conduit dans différentes localités du Finistère, notamment à Landerneau et Brest. Marcel Le Coz descend également chez Mr Coffec à Landerneau, dans l’attente de son train pour Paris, il s’y sait en sécurité. Coffec étant au courant de son activité clandestine. Marcel Le Coz effectue également plusieurs liaisons à Quimper, Rennes et Le Mans.

En fin mai 1944, c’est Mr Coffec qui lui apprend que les filières brestoise et landernéenne du réseau sont anéanties par des arrestations menées par le Kommando I.C 343 de Landerneau. Lors des interrogatoires musclés, les noms des agents de liaison Marcel Le Coz et Michel Hérry seront d’ailleurs obtenus. Mais le sort de Marcel Le Coz lui est favorable, car dans les aveux arrachés plusieurs autres noms de brestois sont également obtenus et monopolisent l’attention des Allemands. Ce temps gagné, et surtout la récupération du dossier et des prisonniers déjà faits par un autre service répressif (le S.D de Brest), sauve la mise de l’agent d’Hanvec.

Marcel Le Coz se met néanmoins au vert et quitte la Bretagne. Il trouve refuge à Romorantin dans le Loir et Cher. Sur place, il aurait repris contact avec la centrale Praxitèle. Il semble être resté au service du B.C.R.A jusqu’à la fin de la guerre et peut être au delà. Bien lui en a pris de quitter son domicile car les 28 et 29 mai 1944, les allemands perquisitionnèrent son domicile. Son frère et sa belle sœur furent également visités.

Pour sa carrière militaire et son engagement dans la clandestinité, Marcel Le Coz reçoit plusieurs décorations :

 Médaille Militaire
 Croix de Guerre 1939-1940
 Croix de Guerre 1939-1945, avec étoile de Vermeil (1945)
 Médaille de la Résistance française (1946)
 Médaille coloniale, agrafe Maroc.
 Médaille commémorative des services volontaires dans la France libre (1946)

Après guerre, vers 1949, Marcel Le Coz s’installe à Guipavas où il travaille en tant qu’adjoint technique principal de la navigation aérienne à l’aérodrome. Il y reste jusqu’à sa retraite en 1968.

Publiée le , par Gildas Priol, mise à jour

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Portfolio

Carte de mission du BCRA de Marcel Le Coz
Crédit photo : Famille Le Gall-Le Coz
Carte de circulation du BCRA de Marcel Le Coz
Crédit photo : Famille Le Gall-Le Coz
Carte de l’amicale du réseau Marathon de Marcel Le Coz
Crédit photo : Famille Le Gall-Le Coz

Sources - Liens

  • Famille Le Coz-Le Gall, témoignage, documents personnels et iconographie (2023).
  • Archives départementales du Finistère, dossier individuel de combattant volontaire de la Résistance de Marcel Le Coz (1622 W).
  • Service historique de la Défense de Vincennes, dossiers individuels de résistant de Marcel Le Coz (GR 16 P 351277, GR 28 P 4 125 21), aimablement transmis par Brigitte Snejkovsky (2023).
  • Ordre de la Libération, mémoire de proposition de distinction et registre des médaillés de la Résistance française (J.O du 17/05/1946).
  • Archives de Brest, fonds Joël Le Bras, copies des dépositions d’Herbert Schaad, Jean Corre et Gabriel Poquet en septembre 1944 (153 S 12).
  • La Dépêche de Brest, édition du 30 septembre 1930.
  • Service historique de la Défense de Vincennes, dossier individuel de résistant de Marcel Le Coz (GR 28 P 11 60) - Non consulté à ce jour.

Remerciement à Françoise Omnes pour la relecture.

Notes

[1Le fruit d’une collecte effectuée durant leurs noces, sera versé en faveur d’un dispensaire anti-tuberculeux.