Michel Armand Herry est le deuxième des quatre fils d’une ménagère et d’un marin d’état. Suivant la trace de son père, il s’engage à son tour dans la Marine nationale et y suit une formation de radiotélégraphiste. Non capturé à la débâcle de juin 1940, le second-maître radio reste en service jusqu’à sa mise en congés d’armistice à la fin 1942, suite à l’invasion de la Zone non occupée par les Allemands.
Revenu dans sa famille à Hanvec, il rencontre à Brest Jean Cloarec, chef du bureau de placement du personnel démobilisé au Service local des œuvres de la Marine (S.L.O.M). Ce dernier le recrute, semble t-il vers février 1943, dans le réseau Ronsard. À ce jour, nous ignorons les détails de son parcours et de ses activités dans la Résistance.
Il est envisageable que Michel Herry soit lié au recrutement dans le réseau de Marcel Le Coz. Ce dernier étant de la même commune, dans le même milieu de la radio et surtout qu’il sera le témoin de mariage de Michel Herry.
Dans le courant de l’année 1943, la Marine nationale lui trouve deux postes, l’un comme cadre latéral des P.T.T et l’autre au détachement de Défense passive du Havre mais sur les conseils de Jean Cloarec, désireux de la garder à son service, il ne répond pas aux offres.
Dans la soirée du 13 février 1944, Michel Herry se présente au domicile du commandant Bouguennec au bourg de Saint-Eloy. Il est accompagné de son frère Pierre, de ses camarades Guillaume Paugam et Jacques Yvenat, Nous ignorons le motif de cette visite mais la discussion tourne court quand le commandant saisit sa canne pour frapper Michel Herry. Guillaume Paugam intervient et assène à l’officier un coup de poing. Cette altercation sera portée devant le tribunal en mai et juin 1944.
Mais avant ceci, Michel Herry épouse la cuisinière Léonie Dartiguenave (1902-1951), le 24 février 1944 à Paris dans le 8ème arrondissement. Pour rappel, son témoin est alors Marcel Le Coz d’Hanvec.
Compte tenu de sa formation, il est probable que Michel Herry fut amené à se déplacer régulièrement pour manipuler des postes radio, parfois pour d’autres réseaux, comme le laissent à penser ses homologations de services pour les réseaux Ajax et Andromède - Athénée. Cette hypothèse est renforcée par son pseudonyme (Risette), se rapprochant des noms de vents utilisés comme noms de régions du réseau, pour la partie Nord de la France à partir d’avril 1944.
Ceci est corroboré par sa présence le 19 mai 1944 à Crécy-en-Brie, où il réalise une émission depuis la maison d’Alice et Désiré Collot sise au 6 de la place du Marché. Alors qu’il est en pleine manipulation, les Allemands et la milice française pénètrent dans la maison et abattent Michel Herry d’une rafale de mitraillette. Les deux propriétaires seront eux arrêtés, torturés et décèderont en déportation.
Ironie du sort, son nom parviendra aux Allemands à Landerneau, quelques jours après sa mort, suite à des aveux arrachés à son chef Jean Cloarec lors du démantèlement de la structure clandestine.
À titre posthume, il est décoré de la médaille de la Résistance française en 1945, puis échelon Rosette en 1946. Il est également nommé Chevalier de la Légion d’honneur et décoré de la Croix de Guerre 1939-1945, avec palme, en 1955.
Le nom de Michel Herry est gravé sur le monument aux morts d’Hanvec tandis qu’une place porte son nom dans la même commune. Toujours en son hommage, une rue est dénommée en son nom à Crécy-en-Brie (aujourd’hui Crécy-la-Chapelle).