Louis Félix Allain Boucher entre dans la Marine nationale le 25 février 1924 pour y faire carrière. Durant la Bataille de France en mai 1940, il est blessé dans la région de Calais. Évacué sur l’hôpital anglais de Boulogne-sur-Mer, il est fait prisonnier par l’armée allemande peu de temps après. Il est alors envoyé en captivité à Luckenwalde en Allemagne dans l’Oflag III-A.
En janvier 1941, Louis Boucher est libéré et rapatrié en France. Il retrouve son domicile du 14 rue Duchesse Anne à Lesneven, désormais occupée. La Marine l’affecte dès lors au Centre administratif des paiements aux familles (C.A.P.F) de Brest. Le marin concrétise son union en épousant Yvonne Tanguy (1918-2009), le 26 juillet 1941 à Lesneven et de cette union, naitront deux enfants.
En décembre 1943, Jean Cloarec du réseau Ronsard-Marathon le sollicite pour intégrer la Résistance. Louis Boucher accepte et s’occupe de collecter des renseignements d’ordre militaires sur les implantations de l’ennemi sur la côte Nord du Finistère, principalement dans la région de Lesneven où il réside. Pour cette tâche clandestine, Louis Boucher adopte deux pseudonymes ; Harpagon et Loup.
En 1944, il intègre le Groupe Narval afin de créer et organiser une unité combattante avec du personnel de la Marine. Sur ordre, il prend le maquis au Nord de Landivisiau fin mai 1944 avec Paul Le Borgne, Joseph Roudaut et Antoine Faujour. Au même moment, des arrestations touchent le réseau Ronsard-Marathon à Brest et Landerneau. Recherchés, les quatre maquisards s’installent à Plougar avant de partir sur Kéravel à Landivisiau où Antoine Faujour a de la famille. Le 30 mai 1944 le groupe se fixe au château de Tronjoly à Cléder après avoir pris des contacts avec la Résistance dans la région de Landivisiau. Ils y restent jusqu’au premier août et durant cette période, en profitent pour renouer avec la Résistance brestoise et former la Compagnie F.F.I de Fusiliers-Marins de Brest.
Engagé dans les combats de la Libération, Louis Boucher participe à la réduction de la poche du Conquet jusqu’au 10 septembre 1944 puis à Brest dans le quartier de Saint-Martin notamment jusqu’à la reddition complète des Allemands le 18 septembre 1944.
Après la Libération, au titre de la Résistance, il reçoit de l’avancement comme Officier de 2ème classe. Louis Boucher poursuit sa carrière dans la Marine nationale et participe à la Guerre d’Indochine avant de prendre sa retraite militaire en 1955. Rendu à la vie civile, il lui ai demandé de gérer l’hôtel des armées de Ploumanac’h durant une saison. Ensuite, Louis Boucher entre en 1956 comme comptable dans l’établissement Raillard à Brest. En mai 1960 et mai 1961, il effectue quelques périodes dans l’armée durant la Guerre d’Algérie. À la retraite, il reste à Lesneven jusqu’en 1964 avant de s’établir définitivement à Brest, rue Bossuet.
Décorations de Louis Boucher :
– Chevalier de la Légion d’honneur (1954)
– Médaille Militaire (1938)
– Croix de guerre 1939-1945, avec étoile de bronze (1946)
– Médaille commémorative des services volontaires dans la France libre (1948)
– Médaille commémorative de la campagne d’Indochine (1954)
La sépulture de Louis Boucher se trouve dans le cimetière communal de Lesneven [Carré A, Rang 7, Tombes 85-86]