Louis Félix Allain Boucher sert dans la Marine nationale au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Durant la Bataille de France en mai 1940, il est blessé dans la région de Calais. Évacué sur l’hôpital anglais de Boulogne-sur-Mer, il est fait prisonnier par l’armée allemande peu de temps après. Il est alors envoyé en captivité à Luckenwalde en Allemagne dans l’Oflag III-A. En janvier 1941, Louis Boucher est libéré et rapatrié en France. La Marine l’affecte dès lors au Centre administratif des paiements aux familles (C.A.P.F) de Brest. Le marin en profite pour concrétiser son union en épousant Yvonne Tanguy (1918-2009), le 26 juillet 1941 à Lesneven. De cette union, naitront deux enfants.
En décembre 1943, Jean Cloarec du réseau Ronsard-Marathon le sollicite pour intégrer la Résistance. Louis Boucher accepte et s’occupe de collecter des renseignements d’ordre militaires sur les implantations de l’ennemi sur la côte Nord du Finistère, principalement dans la région de Lesneven où il réside. Pour cette tâche clandestine, Louis Boucher adopte deux pseudonymes ; Harpagon et Loup.
En 1944, il intègre le Groupe Narval afin de créer et organiser une unité combattante avec du personnel de la Marine. Sur ordre, il prend le maquis au Nord de Landivisiau fin mai 1944 avec Paul Le Borgne, Joseph Roudaut et Antoine Faujour. Au même moment, des arrestations touchent le réseau Ronsard-Marathon à Brest et Landerneau. Recherchés, les quatre maquisards s’installent à Plougar avant de partir sur Kéravel à Landivisiau où Antoine Faujour a de la famille. Le 30 mai 1944 le groupe se fixe au château de Tronjoly à Cléder après avoir pris des contacts avec la Résistance dans la région de Landivisiau. Ils y restent jusqu’au premier août et durant cette période, en profitent pour renouer avec la Résistance brestoise et former la Compagnie F.F.I de Fusiliers-Marins de Brest.
Engagé dans les combats de la Libération, Louis Boucher participe à la réduction de la poche du Conquet jusqu’au 10 septembre 1944 puis à Brest dans le quartier de Saint-Martin notamment jusqu’à la reddition complète des Allemands le 18 septembre 1944.
Après la Libération, il poursuit sa carrière dans la Marine nationale à Cherbourg puis à Brest jusqu’à sa retraite. Au titre de la Résistance, il reçoit de l’avancement comme Officier de 2ème classe. Il est également cité à l’ordre du Régiment et reçoit la Croix de guerre 1939-1945, avec étoile de bronze en 1946. Au cours de sa carrière, il reçoit la médaille Militaire et sera nommé Chevalier de la Légion d’honneur.