Charles Jourde fait ses études au Lycée de Brest, en 1911 il effectue son service sous les drapeaux. Il participe à la Première guerre mondiale, d’abord en mer puis sur le front. Ses actions lui valent d’être décoré de la Médaille Militaire et de la Croix de Guerre avec cinq citations. Il épouse Henriette Chandora (1900-1974) à Brest le 14 juin 1920. Il consacre également son temps à l’élevage en Normandie avant d’acheter en 1923 avec son beau-frère, monsieur Chandora, la Savonnerie Brestoise du 168-170 rue de la Vierge (actuellement 30 rue Paul Masson).
Charles Jourde, enterre en juin 1940 deux caisses d’armes et munitions dans son bois à Tréouergat. Il soutient également la démarche de son fils, qui n’a que 17 ans, pour embarquer clandestinement et rallier la France Libre.
Fin 1942, Charles Jourde est sollicité par Jean Tromelin de Plouguin pour venir en aide à un aviateur américain que ce dernier héberge depuis fin septembre 1942. Charles Jourde contacte alors l’ancien Sous-secrétaire d’Etat aux Travaux publics Pierre Mazé (1893-1946), qui accepte de concourir à l’évacuation de cet aviateur lors de son prochain séjour à Vichy.
En mars 1943, Charles Jourde est recruté par l’ingénieur de la Marine Yves Mindren dans la branche Troène du réseau Ronsard. Dès lors, il adopte le pseudonyme Dauphin pour ses activités clandestines. Le rôle de Charles Jourde est de fournir à l’ingénieur des renseignements d’ordre militaire sur les troupes d’occupation. Une de ses boîtes aux lettres est le patron de scierie brestois Joseph Guihéry, connu dans le milieu sportif.
Le 9 juillet 1943, un coup de filet, suite à une dénonciation à la police allemande, anéantit l’implantation du réseau à Brest. Charles Jourde est arrêté avec les époux Albertine et François Porzier, dans leur établissement de la rue de la Mairie à Brest. Il est interrogé sans ménagement, torturé et finalement transporté à Fresnes puis déporté depuis Compiègne le 17 janvier 1944 vers le camp de concentration de Flossenbürg en Allemagne. Il y décède de mauvais traitement le 22 janvier 1945.
A titre posthume en 1952, il est fait Chevalier de la Légion d’honneur et reçoit la Croix de Guerre 1939-1945 avec palme. En son hommage, depuis mai 1985, une rue porte son nom à Brest dans le quartier de Mesmerrien.