DREYER Paul

Paul Joseph Dreyer sert dans la Marine Nationale à Brest dans les années vingt. Quartier-Maître électricien à bord du sous-marin Halbronn (U-139), il fait la connaissance d’Hortense Quéré qu’il épouse le 11 octobre 1921 à Brest. De cette union naît leur fils Paul le 29 juillet 1926. En 1930, Paul Dreyer reçoit la médaille Militaire. Durant la Seconde Guerre mondiale, il est très probablement mis en congés d’Armistice après la débâcle en 1940, il reprend alors le café-hôtel Bar de la Poste du 27 rue du Château à Brest.

En mars ou avril 1943, il entre en résistance et intègre le réseau Ronsard grâce à Yves Mindren. Il adopte alors pour les pseudonymes Marsouin & Léopard et prend l’indicatif R.A.C 147. Sa première tâche est de mettre à disposition son établissement comme boîte aux lettres pour la circulation et le regroupement des informations collectées par les agents. Parlant couramment l’Allemand, cela lui permet également d’obtenir aisément des informations auprès des troupes d’occupation. Malgré son jeune âge, son fils Paul l’aide dans cette tâche de collecte de renseignements. Durant son activité clandestine, il côtoie des résistants du mouvement Défense de la France (D.F) tel que Alain Mins et Yves Périou. Paul Dreyer recrute à son tour Louis Mongour, Louis Rolland, Yves Jourdren, Francis Nédélec et Louis Gilbert comme informateurs.

En juillet 1943, le réseau est ébranlé par plusieurs arrestations, les Dreyer ne sont pas visés et reprennent leurs activités clandestines avec les rescapés du réseau. Peu d’informations sont disponibles sur cette période, Paul Dreyer reçoit cependant à partir de fin avril-début mai 1944 des informations de la part de Jean Le Gall. Une seconde vague d’arrestations touche le réseau fin mai 1944. L’arrestation d’un brestois par le Kommando de Chasse I.C 343 de Landerneau et les aveux qui s’en suivirent, mirent les allemands sur la piste de Paul Dreyer père. Ne le trouvant pas, c’est son jeune fils qui est arrêté pour être interrogé à Landerneau puis finalement confié au service du S.D de Brest. Faute de preuve, il sera relâché quelque temps plus tard. De son côté, Paul Dreyer père prend la fuite et trouve refuge chez Yves Jourdren et Marie Hily, femme d’Yves Hily, à Saint-Pierre-Quilbignon. Il y reste du 30 mai jusqu’au 5 août 1944. Durant cette période, il obtient pour sa protection personnelle, un pistolet automatique et des cartouches par le gendarme Alain Mins.

À compter de cette date, l’activité de Résistant de Paul Dreyer est inconnue. Nous ignorons si il a participé aux combats de la Libération. Le 7 août 1944, avec Marcel Pirou, ils libèrent 20 prisonniers (d’où ?) et les dirigent vers la caserne de Kervéguen à Recouvrance, probablement pour les intégrer au dispositif des Forces françaises de l’intérieur (F.F.I).

Sa femme et son fils quittent Brest à la déclaration du siège de la ville lors des évacuations. Ils se réfugient à Guilers où ils trouvent la mort tout deux le 25 août 1944 lors d’un bombardement sur l’abri en paille près de l’église, à Pen an Guar. Le commerce de la famille est également détruit par le siège de la ville.

Après guerre, il épouse Marcelle Guénaff le 26 octobre 1946. Il se retire ensuite pour sa retraite à Aberic en Portsall-Ploudalmézeau. Pour ses activités dans la Résistance, il est élevé au rang de Chevalier de la Légion d’honneur en 1964 et reçoit la Croix de Guerre 1939-1945 avec étoile de Vermeil en 1945.

Nous cherchons à mettre un visage sur son histoire, si vous avez une photo de lui, n’hésitez pas à nous contacter.

Publiée le , par Gildas Priol, mise à jour

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Sources - Liens

  • Archives départementales du Finistère, dossier individuel de combattant volontaire de la résistance de Paul Dreyer (1622 W 35).
  • Archives municipales de Mulhouse, registre d’état civil.
  • Archives municipales de Brest, registre d’état civil (2E147).
  • Archives nationales, base de données Léonore, dossier individuel de Paul Dreyer.
  • Fondation de la Résistance à Paris, liste des résistants du mouvement D.F en Finistère.
  • Brest métropole, service des cimetières - sépulture de Paul Dreyer.
  • LE VOUEDEC Éric, 1940-1944 - J’étais à Guilers, éditions du Collège Sainte-Marie, Guilers, 1994.

Remerciements à Françoise Omnes pour la relecture de cette notice.