Démantèlement du réseau Alliance à Brest

Mercredi 27 septembre 2023

Description

Il y a 80 ans, en fin septembre 1943, le secteur Chapelle (Bretagne) du réseau Alliance est menacé après la saisie de documents lors de l’arrestation de Léon Faye et l’obtention de noms sous la torture auprès de Lucien Poulard. Averti des risques qui pèsent sur son secteur par Marie-Madeleine Méric depuis l’Angleterre, le responsable brestois du réseau, Maurice Gillet, prépare son exfiltration par voie maritime (Opération Vulcain). Pour prévenir ses agents et peut être récolter une dernière fois des renseignements, le rendez-vous hebdomadaire dans l’appartement de la famille Gillet au 102 rue Jean-Jaurès à Brest du lundi 27 septembre 1943 est maintenu.

Ce jour là, c’est l’hécatombe avec l’arrestation au petit matin de Joël Lemoigne, probablement pris en filature, chez Léon et Alix Gillet à Porspoder. Les petits enfants de la famille et deux femmes de ménages sont aussi arrêtés. Au 102 rue Jean-Jaurès à Brest, la souricière mise en place par les Allemands permet l’arrestation de Pierre Guézenec, qui est aussitôt emmené comme appât au domicile familial de la rue du Bot, permettant l’arrestation de son frère René Guézenec.

Toujours au 102 rue Jean-Jaurès, c’est au tour d’André Guyomard, et René Jamault d’être appréhendés. Au 23 rue Duret, c’est René Prémel, son épouse Marguerite et sa belle-mère Marie-Jeanne Le Bacquet qui sont arrêtés. Au 4 rue Volney, c’est Georges Lacroix qui tombe sous le regard impuissant de Clara Machtou, qui pour prévenir du désastre la famille Gillet, se rend à son tour au 102 rue Jean-Jaurès où elle tombe dans le piège de la souricière.

Arrivé le matin même de Rennes en moto, Pierre Letullier retrouve Marie et Maurice Gillet, dans un endroit connu que d’eux seuls. Ils se rendent ensemble à l’appartement maudit, et sont à leur tour appréhendés. Enfin, Amélie Simottel, prévenue du démantèlement, se rend chez elle au 7 place de Verdun pour faire disparaître d’éventuels documents, mais là encore, les Allemands l’attendent.

Cette funeste journée, qui en appelle à d’autres dans les temps qui suivent, décapite l’implantation brestoise du réseau dans la région brestoise. Internés à l’école Bonne-Nouvelle de Kérinou en Lambézellec, siège de l’Aussenkommando (S.D) ; les 16 détenus sont transférés dès le 29 septembre à la prison Jacques-Cartier de Rennes.