PRÉMEL René

René Jean Prémel est le fils d’une repasseuse et d’un mécanicien de la Marine nationale. Alors qu’il n’a pas encore deux ans, sa mère décède. Son père se remarie dans l’année et de cette union, naissent entre 1905 et 1910, la démi-soeur et les deux demi-frères de René Prémel. Malheureusement, la famille est à nouveau endeuillée avec la perte de sa belle-mère en 1910. Après son certificat d’études primaires (C.E.P), et suivant la trace de son père, René Prémel s’engage dans la Marine nationale. Il y suit un cursus de radiotélégraphiste. Embarqué successivement sur plusieurs bâtments, René Prémel réside quand il est à Brest au 3 rue Haute de la tour, dans le quartier de Recouvrance.

En janvier 1925, il fait partie du comité organisateur du bal des radios et télégraphistes de la Marine. À l’occasion de cette réception, la présidente de la soirée est une certaine mademoiselle Marguerite Corre. Sept mois plus tard lors d’une permission, René Prémel épouse cette demoiselle, le 7 août 1925 à Brest. Le couple s’installe ensuite au 23 rue Duret, dans le quartier de Saint-Martin.

Nous ignorons son parcours durant la Guerre 1939-1940, il semble cependant que René Prémel prenne sa retraite de la Marine nationale durant l’occupation allemande. Rentré sur Brest, il trouve un emploi comme manœuvre à l’arsenal de Brest. En septembre 1940, il a la douleur de perdre son père.

En août 1942, il est contacté par Maurice Gillet pour entrer en résistance. René Prémel accepte et met ses compétences de radiotélégraphiste au service du réseau Alliance. Sous le pseudonyme Grèbe et l’indicatif S24, il œuvre comme opérateur radio dans la clandestinité. Le posté radio utilisé est stocké chez Georges Lacroix, au 4 rue Volney.

Fin septembre 1943, la branche brestoise du réseau est démantelée. René Prémel est arrêté à la sortie de l’arsenal le 27 septembre 1943 vers 17 heures et conduit sur le champ à l’école Bonne-Nouvelle en Kérinou, siège de la Sicherheitspolizei-Kommando (S.D) de Brest. Son épouse Marguerite et sa belle mère Marie-Jeanne Le Bacquet sont également appréhendées. Deux jours plus tard, après interrogatoires, il est conduit à la prison Jacques-Cartier de Rennes et interné sous le numéro d’écrou 4960.

Le 2 janvier 1944, il est à nouveau transféré, cette fois à la prison de Fresnes en région parisienne. Il y reste une vingtaine de jours en prévision d’une déportation en Allemagne. Le 24 septembre 1944, il est envoyé à Strasbourg et la prison de Pforzheim (Bade-Wurtemberg) sous le numéro d’écrou 509-559. Son dossier d’accusation pour espionnage et aide aux puissances ennemies est reçu et enregistré le 2 mars 1944 par le Tribunal de guerre du 3ème Reich (R.K.G).

Il n’y aura pas de comparution devant ce tribunal pour René, l’avancée des armées alliées sur le sol de France bouleverse le programme nazi. Le 30 novembre 1944, accompagné de son épouse Marguerite, de sa belle-mère Marie-Jeanne Le Bacquet et de 22 compagnons d’infortune, René Prémel subit un simulacre de libération. Il est extrait de sa cellule vers 6 heures du matin, signe le registre de levée d’écrou avec remise d’un billet de 10 marks. Ils sont tous exécutés d’une balle dans la nuque dans le bois d’Hagenschiess situé près de Pforzheim, les corps sont jetés dans un trou de bombe.

Publiée le , par Gildas Priol, Guy Caraes, mise à jour

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Sources - Liens

  • Archives municipales de Brest, registres d’état civil (1E227 et 2E155) et liste électorale de 1939 (1K92).
  • Centre généalogique du Finistère (CGF29), registres d’état civil.
  • Archives départementales d’Îlle-et-Vilaine, registre d’écrou de la prison Jacques-Cartier (1322 W 13).
  • Generallandesarchiv Karlsruhe, registre d’écrou de la prison de Pforzheim (cote 509).
  • Archives historiques de l’armée tchèque à Prague, affaires 89-02/03/1944.
  • Ordre de la Libération, mémoire de proposition de décoration, aimablement transmis par Mathieu Blanchard (2023) et registre des médaillés de la Résistance française (J.O du 13/07/1947).
  • Service historique de la Défense de Vincennes, fonds Alliance (1K 843).
  • Service historique de la Défense de Caen, dossier individuel d’interné-déporté de René Prémel (AC 21 P 527773)
  • La Dépêche de Brest, édition du 12 janvier 1925.
  • Service historique de la Défense de Vincennes, dossier individuel de résistant de René Prémel (GR 16 P 490422) - Non consulté à ce jour.
  • Service historique de la Défense de Brest, registre de l’inscription maritime (2P3-469) - Non consulté à ce jour.