Pierre Charles Guézenec (parfois orthographié Guézennec), est le fils d’Eugène Guézenec et d’Eliza Bérube. À la fin de ses études primaires, il poursuit ses études au collège de Brest. Pierre Guézenec se destine à être représentant pour la Marine nationale. Il effectue son service militaire en 1920, au régiment d’artillerie de Vannes, puis au parc du train automobile. Pierre possède un magnifique voilier, le Passim, où, avec son frère René, il s’adonne à la voile, participant à de nombreuses régates. Tous deux côtoient Maurice Gillet et Joël Lemoigne, autres passionnés de la voile.
Il est mobilisé en septembre 1939, au 145ème Régiment du Train automobile à Nantes, 840ème Compagnie du train auto, Groupe 145/11 et participe à la campagne de Hollande, Belgique et Normandie. Démobilisé en septembre 1940, comme maréchal des logis chef, Pierre revient dans la propriété familiale du Bot Izella à Brest.
Pierre Guézenec est recruté comme agent de renseignement au sein du réseau Alliance en janvier 1943.
Le 27 septembre 1943, il est arrêté pour espionnage à Brest et incarcéré à l’école de Bonne-Nouvelle, siège de la Gestapo. Il est transféré le 29 septembre suivant vers la prison Jacques Cartier de Rennes sous le numéro d’écrou 4974. Il sera à déporté le 14 juillet 1944, vers Strasbourg et le camp de Schirmeck-Vorbrück, baraque 10. Son dossier d’accusation pour espionnage et aide aux puissances ennemies est reçu et enregistré le 10 août 1944 par le Tribunal de guerre du 3ème Reich (R.K.G).
Il n’y aura pas de comparution devant ce tribunal pour Pierre, l’avancée des armées alliées sur le sol de France bouleverse le programme nazi. Comme son frère René, Pierre Guézenec est conduit dans la nuit du 1er au 2 septembre 1944 vers le KL Natzweiler-Struthof. Il y est exécuté d’une balle dans la nuque et son corps incinéré.
En hommage à Pierre et René Guézenec, la ville de Brest par une délibération du 19 juillet 1948, rebaptise la rue du Bot à Saint-Marc en rue des Deux frères Guézennec. À titre posthume, il est décoré de la médaille de la Résistance française en 1947 et nommé Chevalier de la Légion d’honneur en 1958.