Louis Jean Élie travaille comme coursier dès l’âge de 10 ans. Il multiplie les emplois jusqu’à ses 18 ans avant un passage dans la Marine Nationale où il apprend à lire et à écrire. Rendu à la vie civile en 1926 après son service militaire, Louis Élie épouse Blanche De Clerck (1900-1954) à Paris le 14 septembre 1929. Ensemble, ils adoptent Maurice De Clerck, le petit-neveu. La famille réside au 90 rue Jean-Jaurès à Brest. Louis Élie achète son premier camion en 1933, devenant alors entrepreneur de transports. Il semble avoir été sympathisant du Parti social français (P.S.F) [1]. Il fait également partie de la Défense Passive et du patronage Saint-Martin.
Après la débâcle et la mise en place de la zone de démarcation, avec l’idée de la reprise des combats grâce aux colonies puis Influencé par les discours de De Gaulle, Louis Élie décide d’entrer en résistance dès septembre 1940. Il fonde un groupe avec ses amis et connaissances. Il recrute : Georges Bernard, Louis Stéphan, Henri Auffret, Lucien Gouez, Jean Pronost, Joseph Prigent, Albert Muller, René Gourvennec, François Quéméner, René Istin, Roger Ogor et Victor Gourmelon. Il s’adjoint également les services de René Drouin comme chef militaire et du gendarme Joseph Grannec de Ploudalmézeau.
Autodidacte dans la résistance, il achète des armes et en fait récupérer d’autres par les membres de son groupe. Il récupère également à l’automne 1940 un transmetteur de terrain auprès de Marie Trétout, grâce à Roger Ogor. Louis Élie prône ensuite une lutte franche et directe, comme le 1er janvier 1941 où il participe à l’exécution des deux allemands dans la rue Kerfautras. Le 28 février il distribue les armes pour l’attaque de la batterie D.C.A allemande de la rue Carnot. Le 18 mars vers 21 heures, il participe à la tentative d’évasion de 9 personnes de la prison de Pontaniou. Il aurait également participé à un attentat contre l’Hôtel Continental ; à ce jour cette dernière opération est sujette à caution.
Le 15 mai 1941, il est arrêté à son domicile vers 13h30 alors qu’il est avec Paulette Abarnou, la sœur d’Alice et Joseph. Maltraité lors de son interrogatoire, les allemands lui auraient brisés les deux jambes. Durant l’instruction de son dossier par la justice allemande, il annonce avoir 6 000 partisans sous ses ordres. La police militaire allemande estime pour sa part que l’effectif de son groupe représente environ une centaine de sympathisants. Son procès et celui de la trentaine de membres arrêtés de son groupe, se déroule en novembre 1941 sur Paris. Pour Louis Élie, le verdict est sans appel : il est condamné à mort et fusillé à la forteresse du Mont-Valérien, le 10 décembre 1941, aux côtés de 10 autres résistants brestois de son groupe. Leurs dépouilles sont transférées le jour même pour inhumation au cimetière d’Ivry-sur-Seine.
À titre posthume, il est promu adjudant et reçoit la Croix de Guerre 1939-1945, avec étoile d’argent en 1946 et la médaille de la Résistance française en 1955. Une stèle, érigée en 2003 dans le square Rhin-et-Danube à Brest, rappelle son nom et celui de ses compagnons Morts pour la France.
La sépulture de Louis Élie se trouve au cimetière de Saint-Martin à Brest [Carré D, Rang 7, Tombe 18]