DROUIN René

René Auguste Drouin est un mutilé de la première guerre mondiale, Capitaine de Réserve d’Artillerie et Chevalier de la Légion d’Honneur. De son union avec Jeannette David, deux enfants sont nés, André et Jean-Paul [1]. Au début de la Seconde Guerre mondiale, la famille quitte Paris pour rejoindre Brest où René a trouvé un emploi pour la Défense Nationale comme ingénieur dans une entreprise de travaux public ; la société A.Dodin du 32 rue d’Aiguillon. La famille s’établit, quant à elle au 30 rue Laënnec.

Alors en recherche d’un chef militaire pour son organisation, c’est en septembre 1940, que Louis Élie, transporteur brestois, prend contact avec les Drouin. Lors de leur première rencontre, René Drouin soulève le problème des armes, Louis Élie lui assure que le groupe saura s’en procurer. De concert, les deux chefs organisent le groupe de résistance et forment plusieurs branches. Le vétéran, mutilé de 14/18, peut également mettre à profit sa maîtrise de la langue allemande pour la résistance.

René Drouin est mis en contact avec le réseau Confrérie-Notre-Dame par M. Rigoine De Fougerolles, alias Prince dans la résistance. Ce dernier introduit le résistant brestois auprès de Gilbert Renault, alias Rémy. Une première rencontre est faite à Brest en novembre 1940 ou début 1941 selon les sources, en guise de cadeau, Rémy repart avec une carte de la cité portuaire où figurent toutes les positions allemandes minutieusement renseignées par les membres du Groupe Élie.

Hélas, René Drouin est arrêté le 11 juin 1941 vers 19h30 à son domicile à Brest par les membres de l’Aussenkommando du S.D de Brest, basé à l’école de Bonne-Nouvelle de Kérinou en Lambézellec. Plus tard, lors de son retour à Brest, Gilbert Renault tente de revoir René Drouin mais ce dernier est déjà en captivité.

D’abord interné à Brest à la prison du Bouguen, il est ensuite transféré à la prison de Fresnes en prévision de son jugement par un tribunal de guerre allemand. Son procès débute en novembre 1941, il est condamné à la réclusion et 4 ans de travaux forcés. En janvier 1942, il est déporté en Allemagne.

Résistants brestois présents dans le convoi du 19 janvier 1942 :
 BONNIOU Auguste (Karlsruhe, Rheinbach, Siegburg et Butzbach)
 CAROFF Jean (Karlsruhe, Rheinbach et Siegburg) ✝
 COATÉVAL Jean (Karlsruhe, Rheinbach et Hameln)
 DROUIN René
 FÉROC Yves (Karlsruhe, Saarbrücken et Zweibrücken) ✝
 GOUEZ François (Karlsruhe, Rheinbach, Siegburg, Butzbach et Rockenberg) ✝
 GOUEZ Lucien (Karlsruhe, Rheinbach, Kassel et Coswig)
 INIZAN Louis (Karlsruhe, Rheinbach, Siegburg et Köln)
 LE REST Robert (Karlsruhe, Rheinbach et Hameln)
 LE ROUX Maurice (Karlsruhe, Rheinbach et Siegburg)
 OLLIVIER Joseph (Karlsruhe, Rheinbach, Siegburg et Butzbach)
 PICART Yves (Karlsruhe, Rheinbach et Siegburg)
 POULIQUEN Jean (Karlsruhe, Rheinbach et Siegburg et Butzbach)
 ROIGNANT Hervé (Karlsruhe, Rheinbach et Siegburg) ✝

René Drouin passe dans les camps de Karlsruhe, Rheinbach et Siegburg où il succombe de maladie et d’épuisement en mai 1942.

À titre posthume, il reçoit la médaille de la Résistance en 1947. René Drouin et son épouse reposent au cimetière de Pont-Sainte-Maxence dans l’Oise.

Publiée le , par Gildas Priol, mise à jour

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Sources - Liens

  • Ordre de la Libération, mémoire de proposition de décoration, aimablement transmis par Mathieu Blanchard (2023) et registre des médaillés de la Résistance française (J.O du 13/07/1947).
  • Fondation pour la mémoire de la Déportation, registre des déportés (I.22).
  • Service historique de la Défense de Vincennes, dossier Procès du groupe Élie (GR 25 P 16344), dossier individuel de résistant de René Drouin (GR 16 P 193111) et dossier individuel d’appartenance à un réseau de René Drouin (GR 28 P 4 44 598), aimablement transmis par Edi Sizun.
  • Amicale du réseau C.N.D-Castille, notice synthétique de René Drouin.
  • Musée de la Résistance en ligne, plaque en hommage aux époux Drouin.
  • RENAULT Gilbert, Mémoires d’un agent secret de la France libre (juin 1940 - juin 1942), éditions Raoul Solar, 1947.
  • RENAULT Gilbert, Comment meurt un réseau (novembre 1943 - août 1944), éditions Raoul Solar, 1947.
  • BROC’H François, alias Florette, J’avais des camarades - ou "Souvenirs" de quatre années de résistance dans le Finistère, août 1940 - août 1944, éditions Le Télégramme, Brest, 1949.

Remerciements à Françoise Omnes pour la relecture.

Notes

[1Tout deux futurs Français Libres