Yves Joseph Marie Féroc réside chez ses parents au lieu-dit La Maison Blanche en Lambézellec. Son cousin François Pondaven réside également juste à côté. Après ses études primaires, Yves Féroc suit un apprentissage de mécanique.
Il est contacté par Lucien Gouez, qui réside dans le même hameau, semble t-il en septembre ou octobre 1940. Ce dernier lui propose d’aider les anglais et ne cache pas qu’il s’agit d’un mouvement Gaulliste. Yves Féroc accepte et devient alors membre du Groupe Élie. Fin 1940, on lui confie la tâche de récupérer du matériel de guerre anglais abandonné à la débâcle. Yves apprend que dans le groupe, certains essayent de se procurer de l’explosif. Il décide alors d’en voler, entre 8 et 10 kilos, sur son lieu de travail, à l’arsenal de Brest où sa société est employée. Le 18 mars 1941 vers 21 heures, il semble avoir participé à la tentative d’évasion de 9 personnes de la prison de Pontaniou.
Les agents de l’Aussenkommando Brest du Sicherheitspolizei-Kommando (S.D) l’arrêtent le 19 mai 1941. Il est interné dans la cellule n° 6 de la prison du Bouguen à Brest. Transféré sur Paris pour le procès, il est jugé en novembre 1941. Yves Féroc est reconnu coupable d’intégration et aide en association à l’ennemi et crimes contre la loi sur les explosifs. Condamné à purger une peine de cinq années de réclusion, il est doublement sanctionné car toute peine supérieure à trois ans, déclenche automatiquement une déportation. Il est envoyé en Allemagne le 19 janvier 1942.
Résistants brestois présents dans le convoi du 19 janvier 1942 :
– BONNIOU Auguste (Karlsruhe, Rheinbach, Siegburg et Butzbach)
– CAROFF Jean (Karlsruhe, Rheinbach et Siegburg) ✝
– COATÉVAL Jean (Karlsruhe, Rheinbach et Hameln)
– DROUIN René (Karlsruhe, Rheinbach et Siegburg) ✝
– FÉROC Yves
– GOUEZ François (Karlsruhe, Rheinbach, Siegburg, Butzbach et Rockenberg) ✝
– GOUEZ Lucien (Karlsruhe, Rheinbach, Kassel et Coswig)
– INIZAN Louis (Karlsruhe, Rheinbach, Siegburg et Köln)
– LE REST Robert (Karlsruhe, Rheinbach et Hameln)
– LE ROUX Maurice (Karlsruhe, Rheinbach et Siegburg)
– OLLIVIER Joseph (Karlsruhe, Rheinbach, Siegburg et Butzbach)
– PICART Yves (Karlsruhe, Rheinbach et Siegburg)
– POULIQUEN Jean (Karlsruhe, Rheinbach et Siegburg et Butzbach)
– ROIGNANT Hervé (Karlsruhe, Rheinbach et Siegburg) ✝
Yves Féroc passe par les camps de Karlsruhe, Saarbrücken et Zweibrücken où il succombe en déportation à 18 ans. À titre posthume en août 1953, il est élevé au rang de Chevalier de la Légion d’honneur et reçoit la Croix de Guerre 1939-1945, avec étoile d’argent en 1946, ainsi que la médaille de la Résistance française en 1953. Sa dépouille sera inhumée provisoirement à Srasbourg avant d’être transférée à Brest en 1948.
La sépulture d’Yves Féroc se trouve dans le cimetière de Kerfautras à Brest [Carré 44, Rang 09, Tombe 16]