Une certaine idée de la Résistance

Défense de la France (1940-1949)
Olivier WIEVIORKA
Éditions Seuil
1994. Rééd. 1998 et 2010.

Sous l’Occupation, tous les Français n’ont pas basculé dans la collaboration ou attendu passivement leur libération. Dès l’"étrange défaite", quelques citoyens ont forgé un instrument de lutte original contre l’occupant : le mouvement de Résistance. Créé en 1940, "Défense de la France" présente les caractères classiques d’une organisation cherchant, par la diffusion d’un journal, la fabrication de faux papiers ou la création de maquis, à protéger et à mobiliser les Français contre le nazisme. Mais cette stratégie commune à tous les mouvements ne doit pas voiler l’originalité d’une formation tour à tour maréchaliste, giraudiste puis gaulliste qui, aux lendemains de la guerre, tente, en lançant France-Soir et en participant à la création d’un grand parti de la Résistance, d’inscrire dans la cité les idéaux défendus pendant la clandestinité.

Loin de se cantonner à la stricte étude d’un mouvement, aussi honorable soit-il, l’ouvrage, résolument problématique, entend réfléchir sur l’histoire de la Résistance française. Comment s’engage-t-on ? Quel type d’action devait-on mener ? Quel avenir attendait à la Libération les combattants de l’ombre ? Autant d’interrogations auxquelles l’étude consacrée à "Défense de la France" s’efforce de répondre - tout en essayant de comprendre les relations assurément passionnelles que développèrent Charles de Gaulle et la Résistance intérieure.