Pierre Louis Houdy est fils de charcutiers. Il fait des études de théologie à la congrégation des Pères du Saint-Esprit avant d’effectuer son service militaire à l’automne 1913. Il ne semble pas avoir terminé ses classes quand la Première Guerre mondiale éclate. Fraîchement promu sergent, il participe à la Bataille de Vauquois où il semble être blessé le 23 septembre 1914. Le 25 juin 1915, lors des combats du Bois-le-Prêtre, une balle lui fracture le radius gauche tandis qu’en octobre 1916, il est touché à la tête. Son attitude sous le feu et ses blessures, lui valent une promotion au grade de sous-lieutenant et la Croix de Guerre 1914-1918. En 1918, il est de nouveau promu, au grade de lieutenant pour servir d’instructeur aux troupes tchécoslovaques. Malgré la fin de la guerre, il sert jusqu’en septembre 1919.
Cette période semble avoir donné lieu pour Pierre Houdy à une réorientation professionnelle en tant qu’industriel. Un mois avant d’être libéré de l’armée, il concrétise son union avec Marguerite Morault (1898-1991), qu’il épouse le 27 août 1919 à Lannion. Le couple s’installe dans une villa à Étables et de cette union naissent trois filles dans les Côtes du Nord ; Marie Marguerite (1920-2004), Marie Cécile (1921-2020) et Marie Élisabeth (1923-2020). À la fin des années 1920, la famille déménage et s’installe 12 boulevard de la Duchesse Anne à Rennes, où trois garçons viendront agrandir la famille ; Pierre-Marie (1929-2021), Bernard (1931-2013) et Dominique (1940-2006).
Avant la Seconde Guerre mondiale, Pierre Houdy sillonne la Bretagne en tant que visiteur médical auprès des pharmacies. Rappelé en service au déclenchement du conflit, il n’est finalement pas mobilisé compte tenu du nombre de ses enfants.
Sous l’occupation, c’est par l’intermédiaire de leurs filles, Marie-Cécile et Marie-Marguerite, qui fréquentent les animateurs du journal et mouvement clandestin Défense de la France (D.F) que Pierre Houdy et son épouse entrent en résistance fin 1942. La maison de campagne de Taverny devient dès lors un lieu de réunion et bientôt, ils hébergent dans leur cave une des imprimeries clandestines du mouvement. Mais cela dure peu, un agent double informe les Allemands de ce qui se trame à Taverny. Le 20 juillet 1943, Pierre Houdy échappe à la Gestapo qui met sa maison à sac.
Complètement grillé, il bascule entièrement dans la clandestinité et devient responsable de la prospection pour la Région Bretagne. Car après l’arrestation de Jean Senellier, le 27 juillet 1943 à Paris, le mouvement Défense de la France a besoin de renouer les contacts dans cette région et à Brest notamment. La tâche échoit à Maurice Prestaut et son adjoint Pierre Houdy. En août 1943, les deux résistants parisiens entament un Tro Breizh. Ils passent à Saint-Brieuc et Guingamp dans les Côtes du Nord, à Rennes et sur le chemin du retour à Laval en Mayenne.
Au total, Pierre Houdy parvient en quelques mois, à recruter ou renouer le contact avec près d’une cinquantaine de personnes dans l’Ouest. À Brest, il approche le pharmacien Charles Daniel de Saint-Pierre-Quilbignon. Seule ombre à son tableau, le refus du chef de la Délégation spéciale de Landerneau, le pharmacien Le Rest, de se rallier au mouvement alors qu’ils étaient amis.
Nous ignorons cependant son parcours jusqu’à la Libération.
Nous cherchons à mettre un visage sur son histoire, si vous avez une photo de lui, n’hésitez pas à nous contacter.