RIVIÈRE Pierre

Pierre Louis Max Rivière réside à Brest. Sous l’occupation il dispose d’un logement rue Ernest Renan. C’est celui de sa grand-mère qui a trouvé refuge à la campagne.

En juillet 1943, il intègre le groupe Action Directe, corps-franc du mouvement Défense de la France. Il adopte alors le pseudonyme Pierrot pour les opérations clandestines. Il propose de mettre à disposition le logement de la rue Ernest Renan pour les résistants du groupe. Yves Hall, Michel Toullec et Marcel Morvan bénéficieront de cette planque en centre ville de Brest.

Le 2 août 1943 dans la rue Bailly, c’est le domicile d’un inspecteur allemand, chef du ravitaillement de la Kriegsmarine, qui reçoit la visite de Francis Beauvais, Yves Hall et Pierre Rivière. les brestois emportent des armes et uniformes. Ces cambriolages seront réguliers pour délester l’armée allemande de ses biens.

En octobre 1943, Pierre présente son ami d’internat Roger Le Lostec à Yves Hall qui le recrute dans le groupe Action Directe. Ensemble ils commettent un nouveau cambriolage chez un officier allemand rue Jules Ferry. Mais ce dernier échoue car l’officier est présent dans le logement, les résistants trouvent refuge parmi les tombes du cimetière de Kerfautras. Le 19 octobre, encore un cambriolage, cette fois rue Kérivin chez un inspecteur allemand. Armes, munitions et documents sont récupérés. Le même jour, il se rend à Lesneven pour un coup de main dont les détails ne sont pas connus. Rue de la Vierge, c’est un officier de la Kriegsmarine qui reçoit la visite de Pierre Rivière qui lui subtilise des documents.

Une pause s’impose dans les activités clandestines pour Pierre. Il vient d’être surpris et reconnu rôdant près du château de Brest alors qu’il procédait encore à une tentative de récupération de matériels, armes et munitions. Pierre y travaillait pour les allemands et avec Yves Hall ils avaient prévu de faire mains basses sur un stock d’armes dans un souterrain. De gros soupçons pèsent sur Pierre qui n’approche plus son emploi ni sa planque de la rue Ernest Renan de peur de la dévoiler. Il doit trouver refuge chez Marie-Anne Stéphan.

Le 28 avril 1944, une nouvelle opération de sabotage est organisée. Les cinq résistants se dirigent, en deux groupes, vers le port de commerce avec la ferme intention de faire sauter des grues. Vers 00h45 le premier groupe rencontre trois agents de police à vélo au niveau de la place de la Liberté. Malgré une discussion appuyée, la situation tourne au vinaigre. Le second groupe ouvre alors le feu pour tenter de faire fuir ou neutraliser les policiers. L’un des agents est touché au mollet, ses collègues ripostent. Les trois résistants aux prises avec les agents parviennent à se replier tandis que des marins allemands en patrouille s’ajoutent à la fusillade. Le commando du groupe Action Directe parvient à s’enfuir en empruntant la rue Yves Collet. Dans l’échange de tirs, Yves Hall est blessé par un ricochet de balle, Pierre Rivière est lui touché à l’omoplate et François Laot au talon. Henri Mazéas et Francis Beauvais s’en sortent indemnes.

Pris en charge par Le Dr Barbaro qui le soigne clandestinement, Pierre doit quitter la ville et trouve refuge à Ploudalmézeau auprès de résistants. Sa blessure est soignée là-bas par le Dr Caraës.

Le 25 mai 1944 à l’aube, Pierre Beaudoin monte sur Ploudalmézeau avec Yves Hall et y retrouve Pierre Rivière. L’opération consiste cette fois à enlever l’inspecteur Louis Fagon des renseignements généraux de Brest, résidant au bourg de Ploudalmézeau. Ce dernier semble enquêter activement sur les membres du groupe Action Directe, les résistants veulent donc lui mettre un coup de pression. A bord d’une Citroën traction, les trois résistants guettent non loin du domicile. Vers 7h45 l’individu sort de chez lui, il est aussitôt menacé d’une arme avec la consigne de les suivre. Mais l’opération échoue, l’inspecteur crie et parvient à s’enfuir, trop exposés les résistants n’insistent que quelques mètres pour tenter de l’appréhender avant de rebrousser chemin et regagner Brest en voiture.

Il rejoint dès sa création, le maquis de Ploudalmézeau basé dans la ferme de Kergoff à Tréouergat. Au déclenchement des opérations militaires de libération de l’arrondissement de Brest par les F.F.I et les unités américaines, Pierre Rivière est affecté comme agent de liaisons à l’état-major du bataillon F.F.I de Ploudalmézeau.

Après guerre, il épouse Denise Salaün (1928-2005 ?) à Brest le 21 août 1948. Il s’engage volontairement pour combattre en Indochine. Il obtient la médaille commémorative de la guerre 1939-1945, barrette Libération.

Publiée le , par Gildas Priol, mise à jour

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Sources - Liens

  • Brest métropole, registre d’état civil.
  • Archives départementales du Finistère, dossier individuel de combattant volontaire de la résistance de Pierre Rivière (1622 W 45).
  • Archives municipales de Brest, fonds Défense de la France (51S).
  • Service historique de la Défense de Vincennes, dossier Groupement cantonal F.F.I. de Ploudalmézeau (GR 19 P 29/2).
  • HALL Yves, témoignage tapuscrit, non daté.
  • PICHAVANT René, Clandestins d’Iroise - Tome 4, éditions Morgane, 1988.
  • Service historique de la Défense de Vincennes, dossier individuel de résistant de Pierre Rivière (GR 16 P 513418) - Non consulté à ce jour.

Remerciements à Françoise Omnes pour la relecture.