CLOÂTRE Paul

Paul Prosper Cloâtre et sa grande sœur Jeanne (1923-2023), sont les enfants d’une gérante d’un bureau de tabac dans le bourg de Plouzané. Il suit des études au collège Saint-Louis à Brest jusqu’en 1943 avant de rejoindre son ami Jean Gentil, comme instituteur à Skol ar Groaz à Kerlouan en janvier 1944.

En février 1944, se forme à Plouzané l’ébauche d’un groupement de Résistance prenant l’appellation de Groupe Marée. Paul Cloâtre intègre ce groupe dès sa formation, par l’intermédiaire des frères Gentil. Il participe alors à la surveillance des batteries allemandes dans le secteur Le Minou-Toulbroc’h.

Après le débarquement en Normandie, l’ossature des compagnies F.F.I se précise. Le Groupe Marée fait désormais partie des effectifs du Groupement Cantonal F.F.I de Saint-Pierre-Quilbignon de Brest-Ouest. Sous les ordres de Sébastien Ségalen, ils sont néanmoins affectés à l’unité de Pierre Hall.

Début août 1944, le parachutage d’armes tant attendu est enfin annoncé, les F.F.I de l’ouest de Brest et de Plouzané rejoignent ceux de Plougonvelin près de Kerzévéon à Locmaria-Plouzané. Durant deux nuits consécutives ils attendent en vain. Les F.F.I de Brest restent sur place tandis que ceux de Plougonvelin et Plouzané retournent chez eux en journée. Dans la nuit du 2 au 3 août 1944 l’avion passe enfin mais ne largue rien d’autre qu’une fusée rouge, annonçant l’annulation du parachutage. Les F.F.I se dispersent et regagnent leurs communes. Une partie des cadres de l’unité se rend à Plouzané où ils établissent leur Poste de Commandement dans l’espoir d’un nouveau parachutage. Le projet initial d’armer rapidement des F.F.I et d’investir Brest le plus rapidement possible semble de plus en plus compromis.

Malgré l’arrivée des américains dans le secteur de Lesneven le 8 août, les consignes pour Paul Cloâtre et ses camarades sont toujours d’attendre. Le manque d’armes rend caduque une grande partie des plans. À défaut de pouvoir se battre, les F.F.I de Plouzané aident comme ils peuvent les réfugiés brestois. Le 14 août, Pierre Hall reçoit l’ordre de Baptiste Faucher, de gagner Tréouergat. Cette décision d’éloigner les F.F.I de leur zone désignée de combat résulte de la situation critique de l’armement et de l’évacuation massive de la population brestoise. Le choix de l’État-Major F.F.I de Brest est alors de reconstituer ses unités à l’extérieur de Brest et d’entamer les combats aux côtés des américains et non de manière insurrectionnelle comme il était initialement prévu.

La première étape pour les plouzanéens est de gagner l’est de Lanrivoaré, au maquis de la ferme de Neven. Ils y rencontrent les hommes de la Compagnie F.F.I de Saint-Renan et leurs premiers américains.

Le groupe prend ensuite la direction du maquis de Kergoff en Tréouergat pour la distribution des armes. Ils espèrent revoir Sébastien Ségalen mais de fortes dissensions sont apparues entre leurs chefs historiques, Pierre Hall et Marcel Pirou. Le groupement cantonal a implosé en trois groupes. Pierre Hall incorpore ses hommes dans la Compagnie F.F.I de Saint-Renan, formant ainsi la 1ère Section cette unité. Les volontaires de Plouzané sont regroupés au sein du 4ème Groupe sous les ordres de Jean Hall. Le 17 août, Paul Cloâtre et son groupe sont convoyés à Saint-Pabu pour être enfin armés. L’instruction est sommaire puis c’est le retour à Neven.

Composition du groupe :
 CALLAC François
 CLOÂTRE Paul
 GENTIL Jean
 GENTIL Joseph
 GENTIL Marcel
 GENTIL Michel
 GENTIL Yves
 HALL Jean (1er chef du groupe)
 LE MAO Claude
 PELLEN René
 QUEMENEUR François
 ROLLAND Henri

Les patrouilles s’enchaînent dans le secteur tandis que les allemands renforcent leurs positions. Toute la compagnie participe à la réduction de cette poche en passant par Saint-Renan, Lamber, Kervadéza puis Locmaria-Plouzané. Viennent ensuite les combats à Plougonvelin. Les combats durent pour la Compagnie jusqu’au 10 septembre, date de la reddition complète de la poche allemande. Ils sont maintenus sur place quelques jours avant d’être envoyés à Saint-Renan en prévision d’un déploiement dans les rues de Brest mais la capitulation allemande le 18 septembre met fin aux combats.

Démobilisé fin septembre 1944, lors de la dissolution des unités F.F.I, Paul Cloâtre reprend ses études et suit un cursus médecine, avec spécialisation en psychiatrie. Sa sœur épousera après-guerre Joseph Gentil, faisant d’eux des beaux-frères.

Publiée le , par Gildas Priol, mise à jour

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Portfolio

Carte de membre de l’U.N.F.F.I de Paul Cloâtre
Crédit photo : Gildas Priol (2015) - Archives Paul Cloâtre

Sources - Liens

  • Cloâtre Paul, témoignage et iconographie (2015).
  • Service historique de la Défense de Vincennes, dossier individuel de résistant de Paul Cloâtre (GR 16 P 134115), aimablement transmis par Edi Sizun (2016).
  • Musée du Ponant à Saint-Renan, fonds Baptiste Faucher, archives de la Compagnie F.F.I de Saint-Renan.
  • GENTIL Joseph, La Résistance dans le canton de Saint-Renan, éditions Delpresse, 1994.