Jean Hall est le cinquième des six enfants d’une femme au foyer et d’un ouvrier du port. Ses deux parents, une sœur et deux frères décéderont avant les années 1930, endeuillant profondément la fratrie. Devançant son service militaire, Jean Hall contracte un engagement volontaire dans la Marine nationale en septembre 1926. Il est versé dans l’aviation maritime et se spécialise comme arrimeur d’aéronautique. En 1935, il est décoré de la médaille Militaire.
Au début de la Seconde Guerre mondiale, Jean Hall n’est pas fait prisonnier durant la débâcle de juin 1940. Il reste en poste dans la Marine jusqu’en septembre 1941. Démobilisé, il regagne Saint-Pierre-Quilbignon et trouve un emploi au service ravitaillement de la mairie de Saint-Pierre-Quilbignon à partir de novembre 1941.
La datation de son entrée en résistance, tout comme son parcours clandestin restent flou à ce jour, tant les informations disponibles à son sujet dans la documentation établie après-guerre sont discordantes. Outre ce problème, nous ne connaissons pas l’identité de son recruteur, ce qui ne nous permet pas d’établir une traçabilité de son engagement. Jean Hall est probablement entré en résistance entre mai et juin 1943, tout comme son frère Pierre Hall. Il n’est pas hasardeux d’établir un lien entre les deux engagements, en notant les mêmes problèmes dans les documents d’après-guerre de son aîné.
Quoi qu’il en soit, Jean Hall met à profit sa situation professionnelle et contribue à établir de faux papiers pour aider les résistants dans le besoin. Il aide son frère à étoffer le Groupe Jean-Marin que ce dernier a créé et qui s’étend de Saint-Pierre-Quilbignon au Conquet sur tout le littoral. Il multiplie les prises de contact dans les communes de Plouzané, Guilers, Locmaria-Plouzané, Plougonvelin et Le Conquet pour créer des petites structures locales clandestines. Peu importantes en nombre, ses sentinelles lui permettent de glaner beaucoup d’informations sur les activités et la présence des troupes et fortifications allemandes sur le littoral. En février 1944, le groupe s’insère dans le Groupement cantonal Brest-Ouest ,sous les ordres de Marcel Pirou, dit Deumars. Son frère est nommé chef communal de la résistance pour Saint-Pierre-Quilbignon.
En juin 1944, Pierre Hall doit laisser sa place de chef communal de Saint-Pierre-Quilbignon à Sébastien Ségalen. Ce dernier a pour mission de rassembler tous les groupes épars de la commune afin de former une unité combattante des Forces Françaises de l’Intérieur. Pierre Hall fusionne son groupe Jean-Marin au dispositif.
Début août 1944, le parachutage tant attendu est enfin annoncé, les résistants de Brest s’installent près de Kervézéon à Locmaria-Plouzané durant trois jours. L’attente est longue et dans la nuit du 2 au 3 août 1944 l’avion passe mais ne largue rien d’autre qu’une fusée rouge, annonçant l’annulation du parachutage. Les hommes se dispersent et regagnent Plouzané où ils établissent leur Poste de Commandement.
Le 14 août 1944, les Allemands s’enferment dans Brest assiégée. Les F.F.I reçoivent l’ordre de Baptiste Faucher [1] de gagner Tréouergat. Des dissensions apparaissent entre Pierre Hall, Sébastien Ségalen et Marcel Pirou. Le groupement cantonal implose et Pierre Hall incorpore ses hommes dans la Compagnie F.F.I de Saint-Renan. Il forme ainsi la première section de cette unité.
Militaire de carrière, Jean Hall est prédisposé à prendre le commandant d’un groupe de combat. Lui revient alors la charge du 4ème Groupe de la 1ère Section, presque exclusivement composé de jeunes de Plouzané.
Composition du groupe :
– CALLAC François
– CLOÂTRE Paul
– GENTIL Jean
– GENTIL Joseph
– GENTIL Marcel
– GENTIL Michel
– GENTIL Yves
– HALL Jean (1er chef du groupe)
– LE MAO Claude
– PELLEN René
– QUEMENEUR François
– ROLLAND Henri
Mais dès le 27 août 1944, les frères Hall et Albert Le Bars sont détachés auprès de l’état-major américain du 175th Regiment de la 29th Infantry Division comme agents de liaison. Compte tenu de ses connaissances du secteur de Saint-Pierre-Quilbignon, il quitte le front de la poche du Conquet pour servir de guide sur le front ouest du siège de Brest.
Démobilisé à la dissolution des unités F.F.I le 30 septembre 1944, il est affecté au Bataillon de sécurité en charge d’interdire les accès à Brest. Quelques mois plus tard, Jean Hall épouse Henriette Even (1907-1992), le 1er décembre 1944 en mairie annexe de Saint-Pierre-Quilbignon à Brest.
Pour son action clandestine et sa contribution à la Libération du secteur de Brest, il est décoré de la Croix de Guerre 1939-1945 en 194X.