LE BARS Albert

Albert Le Bars suit des études au collège de Lesneven puis s’engage dans l’Armée. Il épouse Anna Miniou (1902-1996) au Conquet le 25 mai 1925. Le couple a deux enfants, en 1926 et 1935. Militaire d’active, Albert Le Bars sert au 484ème Régiment de pionniers coloniaux (R.P.C) à la déclaration de la Seconde Guerre mondiale en 1939. En février 1940 il est muté au 1er Régiment d’Infanterie Coloniale (R.I.C). Promu sous-lieutenant en mars, il participe à la Campagne de France. Il est fait prisonnier par l’Armée allemande à Nancy le 22 juin 1940.

En captivité, le colonel Le Bris lui fournit une fausse carte d’identité, le faisant passer pour un ingénieur des Ponts et Chaussées. Il peut ainsi faire une demande auprès des allemands et obtient un congé de captivité le 6 janvier 1941. Son évasion réussit, il regagne Le Conquet et retrouve sa famille.

A partir de mai 1943, il entre en résistance active et intègre le groupe Luart, emmené par Edouard Luart du Conquet. La première tâche est modeste car il s’agit avant tout de collecter des renseignements sur les effectifs et installations des Allemands dans les environs du Conquet. Ces renseignements sont ensuite transmis à des contacts à Saint-Renan et Saint-Pierre-Quilbignon.

En mars 1944, il est élevé au rang de Chevalier de la Légion d’honneur. C’est également à compter de ce mois qu’il intègre l’embryon de la future Compagnie F.F.I de Saint-Renan. Il participe activement au recrutement de patriotes pour la section F.F.I du Conquet avec Edouard Luart. Albert Le Bars est semble t-il destiné à prendre le commandement militaire de cette compagnie F.F.I. A l’arrivée des américains en août 1944, faute d’avoir reçu les armes, il doit prendre le maquis pour le regroupement des F.F.I de Saint-Renan, en prévision des combats qui s’annoncent.

Il est alors affecté comme officier de renseignements au bureau des opérations du Poste de commandement (P.C) des F.F.I de Brest sous les ordres de Baptiste Faucher. Le commandement de la Compagnie F.F.I de Saint-Renan revient alors à Raoul Coadelot. A compter du 23 août 1944, il est détaché auprès du 2nd Ranger Battalion des U.S.A en tant qu’agent de liaison entre cette unité et l’État-major F.F.I. A leurs côtés, il participe à la réduction de la poche allemande du Conquet jusqu’à la reddition complète de la batterie de Kéringar le 9 septembre et de la presqu’île de Kermorvan le 10 septembre 1944. Lors des combats, il fait personnellement deux prisonniers allemands.

A l’issue des combats il est promu Capitaine à titre provisoire. Fin septembre, début octobre 1944, lors de la démobilisation des troupes F.F.I, Albert Le Bars réintègre l’Armée française. Il prend le Commandement d’une Cie au 19ème Centre d’Instruction Divisionnaire (C.I.D) à Landerneau en octobre puis à Morlaix en novembre. Il est ensuite affecté comme instructeur technique de combat à l’École des Cadres officiers de Quimper. Il y est d’ailleurs blessé accidentellement le 18 décembre 1944 par l’explosion d’une arme. En mai 1945, il est muté aux Troupes coloniales avant d’être définitivement démobilisé le 21 mars 1946. Son grade de Capitaine sera homologué après guerre.

En reconnaissance de ses actions au combat, il est cité à l’ordre de la division par le général Allard, obtenant ainsi la Croix de guerre 1939-1945. Il était déjà titulaire de la médaille Militaire. En 2009, son nom est donné à une ruelle du Conquet.

Publiée le , par Gildas Priol, mise à jour

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Portfolio

Recommandation de l’Armée américaine pour Albert Le Bars
Capitaine Albert Le Bars
Baptiste Faucher et Albert Le Bars au centre (1944-145)

Sources - Liens

  • Commune du Conquet, registre d’état civil.
  • Service historique de la Défense de Vincennes, dossier de résistant d’Albert Le Bars (GR 16 P 345585), aimablement transmis par Edi Sizun.
  • Musée du Ponant de Saint-Renan, fonds Baptiste Faucher, Cie F.F.I Saint-Renan.
  • Bibliothèque nationale de France, bibliothèque numérique Gallica, liste officielle (n°22) de prisonniers français, septembre 1940 (4-LH4-4448).
  • ANDRÉ Jacques et CONQ Jean-François, Objectif Kéringar, éditions Le Télégramme, 2002.
  • BRETON Guy, L’angoisse et la foi, éditions Mémoires Vives, Plouguin, 2012.
  • CLOCHON Jean-Pierre, informations sur le groupe de Résistants du Conquet, 2015.