Nous recherchons une photo de lui dans les années 1940, merci de nous contacter si vous en possédez une.
Joseph Alexis Luslac est le fils d’agriculteurs établis à Penguerec en Gouesnou. Il est cadet de sa fratrie, comportant cinq enfants. Contraint de quitter l’école très tôt, Joseph Luslac participe aux travaux de la ferme. Il adhère au Parti communiste français (P.C.F) en 1935 et y milite activement dans le milieu rural périphérique à Brest avec son camarade Joseph Bonnefoy (1912-1997). De 1936 à 1938, il est élu au bureau du syndicat des producteurs de lait de la région brestoise.
Mobilisé au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale en 1939, Joseph Luslac sert au sein du 73ème Groupes de reconnaissance des divisions d’infanterie (73e G.R.D.I). Il est fait prisonnier lors de la débâcle en juin 1940, avant d’être interné à Mannheim en Allemagne. En juin 1942, il parvient à s’évader et gagne la Zone libre en France, où il est démobilisé à Toulouse en août de la même année.
Désormais en règle, il ne revient néanmoins à Brest qu’en avril 1943. Dès son retour, il aurait renoué des liens avec le P.C.F, œuvrant désormais dans la clandestinité. Joseph Luslac aurait alors participé à la diffusion de la propagande du parti ainsi qu’à celle du Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France (F.N) et des Francs-tireurs et partisans (F.T.P). Selon Eugène Kerbaul, Joseph Luslac aurait été versé aux F.T.P en juillet 1944, à sa demande et aurait dès lors participé à des actions contre l’occupant (lesquelles ?). En relation avec le maquis F.T.P de Lesvern en Coat-Méal, notamment dirigé par Guy Drogou, Joseph Luslac aurait participé aux combats de la Libération avec la Compagnie F.T.P Marcel Boucher. À ce jour, ceci n’a pu être vérifié, son nom n’apparaissant pas dans les registres des effectifs de l’unité combattante, datée de septembre 1944.
Il semble en tout cas être présent à Gouesnou le 7 août 1944 lors des tragiques évènements de Penguerec. Une de ses sœurs, Marie Jeanne Luslac (1903-1944), est tuée ce jour là tandis qu’un neveu et son père, Jacques Luslac, sont également touchés. Après avoir été soigné à l’hospice Ponchelet à Brest, Jacques Luslac trouvera la mort à Gouesnou le 2 septembre 1944 lors d’un bombardement par de l’artillerie.
À la Libération, Joseph Luslac devient le responsable des questions agricoles pour le P.C.F. Le 3 octobre 1944, par arrêté du commissaire régional de la République Victor Le Gorgeu, la fusion de Lambézellec, Saint-Pierre-Quilbignon et Saint-Marc avec Brest est prononcée. Les conseils municipaux et délégations spéciales sont dissous, remplacés par une nouvelle délégation spéciale en charge de l’administration du Grand-Brest. Parmi les membres de cette nouvelle équipe de gestion, figure Joseph Luslac ainsi que d’autres résistants.
Composition de la délégation spéciale du Grand-Brest :
– Victor LE GORGEU (Président absent)
– Jules LULLIEN (Président par intérim - Brest - Négociant)
– Émile ALLANIC (Brest - Pharmacien)
– Gaston CHABAL (Brest - Architecte)
– Jeanne GOASGUEN (Brest - Infirmière)
– André LE ROY (Brest - Employé des P.T.T)
– Guillaume MESSAGER (Brest - Professeur du Lycée de Brest)
– Jean RIOUALLEC (Brest - Cheminot)
– Victor SAGET (Brest - Directeur des vapeurs brestois)
– Antoine SALAUN (Brest - Médecin)
– René SALAUN (Brest - Commerçant)
– Michel SCHEIDHAUER (Brest - Colonel de Réserve)
– Louis SALIE (Brest - Contremaître à l’école pratique)
– Yves TANGUY (Brest - Publiciste)
– Pierre TOULLEC (Brest - Instituteur)
– Andrée ANDRIEUX (Lambézellec - Pharmacienne)
– Emmanuel COLIN (Lambézellec - Cultivateur)
– Alain CORRE (Lambézellec - Ouvrier à l’arsenal)
– Edouard RIBAN (Lambézellec - Capitaine)
– Joseph LUSLAC (Lambézellec - Cultivateur)
– Charles DANIEL (Saint-Pierre-Quilbignon - Pharmacien)
– Michel FLOC’H (Saint-Pierre-Quilbignon - Ouvrier à l’arsenal)
– Jean JULIEN (Saint-Pierre-Quilbignon - Instituteur)
– Jean LUCAS (Saint-Pierre-Quilbignon - Médecin)
– François GLOANEC (Saint-Marc - Retraité)
– Yves JAOUEN (Saint-Marc - Expert comptable)
L’agriculteur de Gouesnou s’essaye ensuite aux législatives de 1945 avant de monter sur Paris, sur sollicitation de Waldeck Rochet. Ce dernier lui confie bientôt le poste de rédacteur en chef du journal La Terre, poste qu’il occupe jusqu’à sa retraite en 1975. Attaché à sa Bretagne natale, il s’investit dans l’Union des sociétés Bretonne de l’Ile-de-France et en devient un de ses vice-présidents. Il s’occupe notamment du mensuel Le Pays Breton. Joseph Luslac passe ensuite ses vieux jours en région parisienne jusqu’à son décès.