KERRÉNEUR Amédée

Amédée Kerréneur suit une formation de menuisier avant de faire son service militaire dans la Marine nationale. Au terme de sa période militaire, il retourne à la vie civile avec le grade de quartier-maitre de réserve. Il épouse Joséphine Luart (1917-2010), le 22 novembre 1936 à Ploudalmézeau et de cette union naîtront trois enfants. Mobilisé à la déclaration de la Seconde Guerre mondiale en 1939, son parcours durant la drôle de guerre et la débâcle ne nous est pas connu. Démobilisé en septembre 1940, il rentre à Lampaul-Ploudalmézeau où il travaille comme menuisier durant toute l’occupation allemande.

Sa date d’entrée en Résistance est incertaine. En 1947, Il indique avoir appartenu depuis février 1942 au groupement de Ploudalmézeau, dépendant du mouvement Défense de la France (D.F) et du réseau Alliance. Il y a anticipation, aucune de ces deux structures clandestines n’étaient actives à cette période. Il relate également avoir participé à des départs en mer depuis Saint-Pabu pour le compte du réseau Jade. Il y a semble t-il confusion, aucun départ ne s’est organisé depuis Saint-Pabu ; ces départs furent organisés depuis les plages de Landéda, par le groupement cantonal de Lannilis en octobre 1943. En 1956, une attestation émanant de Fernand Salaün indique qu’Amédée Kerréneur fut recruté en novembre 1942 par l’avoué Joseph Garion et Joseph Grannec. Cela s’avère également chronologiquement incorrect de part l’entrée plus tardive en Résistance de l’avoué brestois. Il est plus vraisemblable qu’Amédée Kerréneur ait rejoint la Résistance dans le second semestre de l’année 1943, lors de la constitution théorique du groupement cantonal de Ploudalmézeau, affilié au mouvement Défense de la France (D.F).

Il participe au recrutement de 14 volontaires de Lampaul-Ploudalmézeau, notamment parmi les réfractaires au Service du travail obligatoire (S.T.O). Amédée Kerréneur contribue aussi au relevé des installations allemandes sur sa commune, aux liaisons entre les différents groupements de Résistance du canton et semble avoir été sollicité pour chercher des lieux d’embarcations potentiels pour évacuer des aviateurs. Après les arrestations fin mai et début juin de plusieurs responsables des Forces françaises de l’intérieur (F.F.I) du canton de Ploudalmézeau, Amédée Kerréneur quitte son domicile pour trouver refuge à la campagne.

À l’instauration des unités combattantes des Forces françaises de l’intérieur (F.F.I) à l’été 1944, il est nommé chef du 4ème Groupe de la 1ère Section de la 1ère Compagnie du Bataillon F.F.I de Ploudalmézeau.

Composition du groupe :
 BALCON Edouard
 BERGOT Joseph
 BRIANT Yves
 DÉNIEL Joseph
 EOZÉNOU Michel
 JAOUEN Jean
 KERRÉNEUR Amédée (Chef de groupe)
 LE DUFF Gabriel
 PLUCHON Jean-Louis
 PRIGENT Joseph
 THOMAS François
 THOMAS Guillaume

Avec son unité, Amédée Kerréneur participe aux opérations de Libération du canton de Ploudalmézeau avant d’être engagé dans la réduction de la poche du Conquet jusqu’au 10 septembre 1944. Après cette date, il participe aux opérations de sécurité et de nettoyage des zones de combats jusqu’à sa démobilisation fin septembre 1944. Sa tenue au feu lors des combats de la Libération lui vaut d’être décoré de la Croix de Guerre 1939-1945 avec une citation à l’ordre du Régiment en 1945 :

« Chef de groupe énergique, courageux, toujours volontaire pour effectuer des missions périlleuses. À obtenu de très beaux résultats par son entrain et sa valeur combattive dans des combats particulièrement difficiles durant la Libération de la zone nord de Brest. De plus, a lui-même constitué son groupe à Lampaul-Ploudalmézeau. »

Après guerre, Amédée Kerréneur travaille à Brest comme ouvrier menuisier à l’arsenal.

Publiée le , par Gildas Priol, mise à jour

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Sources - Liens

  • Archives Départementales du Finistère, dossier de combattant volontaire de la résistance (1622 W 13).
  • ANDRÉ Jacques, Le Bataillon F.F.I de Ploudalmézeau, édition à compte d’auteur, Brest, 2003.
  • Service historique de la Défense de Vincennes, dossier d’homologation des faits de résistance (GR 16 P 318861) - Non consulté à ce jour.

Remerciements à Françoise Omnes pour la relecture.