André Joseph Pierre Emile Vadaine réside dans les années 1930 au 13 rue Arago à Brest. Il travaille comme monteur en chauffage. Il adhère en janvier 1936 au Parti communiste français (P.C.F). Il devient rapidement responsable de la diffusion de la propagande et trésorier du Secours populaire français de Brest. En juin 1936, il épouse à Brest la marchande foraine Raymonde Riquin [1], avec qui il aura une fille prénommée Michelle. La famille s’installe alors au 21 rue Pierre-Loti à Saint-Pierre-Quilbignon, sans doute dans la foulée de l’entrée d’André à l’arsenal de Brest comme ouvrier.
Mobilisé à la déclaration de la Seconde Guerre mondiale, André Vadaine bénéficie du statut d’affecté spécial et regagne Brest et l’arsenal en février 1940. De retour dans la cité du Ponant, il reprend contact avec les communistes ayant reformé la cellule dans clandestinité. Au lendemain de l’entrée des allemands à Brest, le 20 juin 1940, plusieurs réunions du P.C.F sont organisées à Brest. Raymonde Vadaine assiste à celle qui a lieu chez les Goasguen, en présence de Jules Lesven, Aline et Carlo De Bortoli. Tous sont partant pour continuer le militantisme clandestin pour le parti. Après la débâcle et le début de l’occupation ayant provoqué l’arrêt total des activités de l’arsenal, André Vadaine refuse de reprendre son poste, pour ne pas travailler pour les Allemands.
En décembre 1940, le parti lui confie la somme de 10 000 francs afin de constituer un stock de papier. Il s’occupe avec des petites mains, de confectionner cette réserve de stencils, d’encre et papier pour duplicateur ronéo et polycopies. Celle-ci devant servir à alimenter la propagande pour Brest.
En janvier 1941, une campagne d’inscription est lancée par le P.C.F sur les murs de Brest. André Vadaine y participe dans le secteur de Recouvrance. Il adhère au mouvement du Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France (F.N) à son instauration à Brest en mai 1941. Quelques mois plus tard, en novembre 1941, une nouvelle campagne de propagande à destination des soldats allemands est lancée. C’est André Vadaine qui coordonne les distributions de tracts Soldaten des Bezatzungstruppen, signés conjointement par le Partis communistes allemands et autrichiens.
En janvier 1942, André Vadaine devient le responsable du secteur Ouest de Brest pour le P.C.F. Après l’arrestation du triangle de direction du P.C.F de Brest fin avril 1942, une nouvelle direction est mise en place. Elle se compose désormais d’Albert Abalain, d’Henri Moreau et d’André Vadaine. En mai 1942, c’est dans la continuité de son action qu’André Vadaine est bombardé responsable du technique pour le parti clandestin brestois. Lui incombe désormais la tâche de superviser l’ensemble de la production de tracts et journaux clandestins pour la ville.
Le 1er octobre 1942, André Vadaine rencontre Albert Rannou pour discuter d’une future action. Dans la soirée, la police française perquisitionne les domiciles de militants communistes. On dénombre près d’une vingtaine d’arrestations, dont celle d’André Vadaine chez qui l’on trouve une valise contenant du matériel d’imprimerie et quelques tracts anti-allemands dans sa cave. Interné dans un premier temps à Brest, il est transféré fin novembre 1942 à Fontevraud-l’Abbaye dans le Maine-et-Loire. Il y reste jusqu’à son procès d’avril 1943 à Rennes. Jugé par une cour spéciale, il est condamné à cinq années de réclusion. Il est ensuite livré aux allemands qui l’internent à Fresnes en juillet 1943 en prévision d’un second procès. Jugé par un tribunal militaire allemand, André Vadaine est cette fois condamné à deux ans de prison. Cette peine est assortie d’une mesure de déportation en Allemagne.
Résistants brestois présents dans le convoi du 21 octobre 1943 :
– DROGOU Théodore (Karlsruhe, Francfort-sur-le-Main, Sonnenburg et Sachsenhausen)
– HÉLOU François (Karlsruhe, Saarbrücken et Francfort-sur-le-Main)
– LE BERRE Yvon (Karlsruhe, Sonnenburg et Sachsenhausen)
– LE BRIS Charles (Karlsruhe, Francfort-sur-le-Main, Sonnenburg et Sachsenhausen)
– LE GÔF Mathurin (Karlsruhe, Saarbrücken et Francfort-sur-le-Main)
– VADAINE André
Il arrive à Karlsruhe avant d’être transféré au camp de Saarbrücken. Libéré à la fin de la guerre en mai 1945, André Vadaine retrouve Brest et son épouse, elle aussi revenue de déportation. Il reprend son travail à l’arsenal ainsi que sa vie militante avant de se retirer pour sa retraite dans le Var. Pour son engagement dans la Résistance, il obtient la médaille Militaire en 1969.