Yvon Le Berre est deuxième des cinq enfants d’un couple d’ouvriers agricoles. Après avoir effectué son service militaire au début des années 1930, il travaille comme agent de service à l’École Normale. Yvon Le Berre est également adhérent au Parti communiste français (P.C.F) à Quimper. Au milieu de la décennie, Yvon Le Berre épouse Marie Levenez (1914-1977), le 6 juillet 1936 à Ergué-Armel et de cette union naît leur fils Paul.
Nous ignorons son parcours durant la Guerre 1939-1940, mais compte tenu de son âge, il a du être mobilisé à la déclaration de la Seconde Guerre mondiale.
Sous l’occupation allemande, la famille réside désormais au 65 bis rue Jean-Jaurès à Saint-Pierre-Quilbignon. Yvon Le Berre y travaille comme maçon pour le compte de la société l’Union depuis août 1941. Employé sur le chantier de l’École navale, il fréquente Jean Goasguen et Carlo De Bortoli. C’est par l’intermédiaire de ces collègues qu’Yvon Le Berre renoue avec le Parti communiste français (P.C.F), désormais clandestin. Le maçon originaire de Plomelin paye régulièrement sa cotisation et participe à la distribution de la propagande communiste.
Après l’arrestation de Carlo De Bortoli en avril 1942, Yvon Le Berre organise une quête sur le chantier de l’École navale, en faveur de la famille De Bortoli. La collecte de 120 francs est alors remise à Jean-Louis Masson, qui la transmet à Yves Gourmelon, l’un des responsables du Secours populaire clandestin.
Sa date d’entrée en résistance est incertaine, il est néanmoins versé au Francs-Tireurs et Partisans (F.T.P). Il travaille au nouvel hôpital de Brest, totalement occupé par l’armée allemande, où il pratique plusieurs sabotages. Il contribue à la diffusion de la presse clandestine du mouvement. Arrêté le 5 novembre 1942 alors qu’il distribue des tracts, Yvon Le Berre est interné dans un premier temps au château de Brest, puis à Rennes et Fresnes. Jugé par un tribunal militaire allemand en août 1943, il est condamné à de la réclusion, assortie d’une déportation en Allemagne.
Résistants brestois présents dans le convoi du 21 octobre 1943 :
– DROGOU Théodore (Karlsruhe, Francfort-sur-le-Main, Sonnenburg et Sachsenhausen)
– HÉLOU François (Karlsruhe, Saarbrücken et Francfort-sur-le-Main)
– LE BERRE Yvon
– LE BRIS Charles (Karlsruhe, Francfort-sur-le-Main, Sonnenburg et Sachsenhausen)
– LE GÔF Mathurin (Karlsruhe, Saarbrücken et Francfort-sur-le-Main)
– VADAINE André (Karlsruhe et Saarbrücken)
Yvon Le Berre est classé comme déporté Nacht und Nebel et passe par les camps de Karlsruhe, Sonnenburg et Sachsenhausen. Il succombe de sa déportation, le 10 avril 1945.
À titre posthume, il reçoit la médaille de la Résistance française en 1953. À Quimper, une rue porte son nom dans le quartier de Penvillerc’h.