Masson Jean-Louis effectue son service militaire en 1922. Il épouse Michèle Le Gall, le 15 octobre 1924 à Valenciennes et de cette union naîtront deux enfants. Il travaille dans les années 1930, à la Poudrerie de Pont-de-Buis. Militant syndicaliste actif, il y prend la tête du syndicat et adhère au Parti communiste français (P.C.F) en 1936. Outre ses activités sur son lieu de travail, il s’investit dans la politique locale mais également auprès des Amis de l’Union soviétique. Jean-Louis Masson est licencié de la poudrerie après la grève générale de novembre 1938.
Sans que l’on puisse préciser la période exacte, la famille s’installe à Brest, au 1 rue Jules Michelet, où son épouse Michèle Masson est parvenue à obtenir la gérance d’un commerce alimentaire, succursale de l’Économie Bretonne. Pour sa part, Jean-Louis Masson trouve du travail comme aide monteur en chauffage pour le compte de la société Marc.
Quand la Seconde Guerre mondiale éclate, Jean Masson est mobilisé au sein du 81ème Régiment d’infanterie (81e R.I) à Dijon. Après la débâcle et l’armistice de juin 1940, il est démobilisé à Marseille le 19 août 1940. Il regagne alors Brest et retrouve sa famille.
Selon Eugène Kerbaul ce serait vers avril 1941, que Jean Masson aurait renoué avec le P.C.F, désormais agissant dans la clandestinité. Il participe dès lors à la diffusion des tracts et journaux du parti et à ceux du Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France (F.N). Jean Masson reçoit le matériel de propagande de manière régulière par Charles Cadiou, Carlo De Bortoli et Mathurin Le Gôf. Lui même le distribue à Armand Le Bihan et à Ernest Mazé.
Il aurait participé à des actions de sabotage sur les chantiers allemands dans lesquels il était employé pour la branche Bâtiment de l’Organisation spéciale (O.S). Versé aux Francs-tireurs et partisans (F.T.P), ses actions restent à ce jour inconnues.
Ce serait un drame familial lié à la collaboration, qui aurait valu à Jean Masson d’être dénoncé aux allemands. Il est arrêté par la police française le 16 octobre 1942, lors de la vague d’arrestations contre les communistes brestois. Durant ses interrogatoires, l’ancien de la poudrerie semble avoir été torturé. Après avoir nié en bloc dans un premier temps, il laisse entendre raison aux inspecteurs en indiquant avoir adhéré au P.C.F qu’au début 1942 et avoir cessé ses activités en juillet dernier.
Jugé par un tribunal de guerre allemand, Jean Masson est condamné à une longue peine de réclusion, entraînant de fait sa déportation en Allemagne. Parti vers l’Est par un convoi ferroviaire en décembre 1943, dans lequel se trouve également Marie Salou, le finistérien est d’abord interné à la prison de Karlsruhe. Placé sous statut Nacht und Nebel, Jean Masson est transféré à la prison de Sonnenburg puis au camp annexe Heinkel, dépendant du camp de concentration de d’Oranienbourg-Sachsenhausen. Jean Masson semble avoir été libéré en mai 1945, avant de succomber des mauvais traitements subis durant sa déportation. Son lieu de décès n’est pas connu.
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