François Marie Guillaume Hélou est admis à l’École pratique d’industrie et de commerce de Brest en 1928. À la suite de ses études, il entre en 1931 à l’arsenal de Brest comme ouvrier chaudronnier. Sur un plan sportif, le demi droit Hélou et son ami Pierre Corre pratiquent le football dans l’équipe du patronage laïque de leur commune natale. Devançant de quelques mois son ami Pierre Corre, François Hélou épouse la couturière et sportive landernéenne Marie Richard (1916-1994), le 23 avril 1937 à Landerneau. C’est d’ailleurs là-bas que le couple s’établit pour leur nouvelle vie, au 12 place du Marché. François Hélou change à cette occasion de club de foot. En 1936 ou 1937, il adhère au Parti communiste français (PCF) et milite à l’arsenal ainsi qu’à Landerneau. En mai 1939, il quitte temporairement la région brestoise pour une mission au 6ème port militaire français de Bizerte en Tunisie. Quand la Seconde Guerre mondiale éclate, le chaudronnier ne semble pas être mobilisé, car réformé définitif pour une raison inconnue. Sous l’occupation allemande, il continue de travailler à l’arsenal.
C’est d’ailleurs sur son lieu de travail qu’il reprend contact avec le PCF en octobre 1941. Il participe aux grèves patriotiques de ce mois-ci puis à celle du mois de décembre. Entre temps, en novembre, il a manifesté le souhait d’agir à ses relations, entrant ainsi en résistance. François Hélou participe dès lors à la distribution de tracts et au collage d’affiches pour la propagande du parti ainsi qu’à celle du Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France (F.N).
Selon Eugène Kerbaul, il aurait participé au sabotage des sous-stations électriques le 26 mars 1942 avec le groupe de l’O.S Arsenal. Ceci reste à étayer, le principal intéressé ne revendiquant pas y avoir participé. Toujours en mars 1942, il semble avoir incendié des wagons de fourrage destiné à l’occupant en gare de Landerneau. Il intégre l’effectif des Francs-tireurs et partisans (F.T.P) avant de participer aux sabotages du 14 juillet 1942. François Hélou aurait également pris part à une tentative de déraillement d’un train sur la ligne Paris-Quimper. Il lui est aussi attribué d’avoir en juillet 1942, participé à la récupération d’armes parachutées à La Roche-Maurice. Cette dernière action n’a pu pour le moment, être recoupée avec des éléments tangibles.
François Hélou est arrêté le 30 septembre 1942 à Landerneau par des policiers français. Ramené à Brest, il est d’abord interné à Pontaniou puis à la prison du Château de Brest avec d’autres résistants communistes raflés les jours qui suivent. Fin novembre 1942, il est transféré à la prison de Vitré où il reste jusqu’au 19 décembre. Durant ce laps de temps, il est jugé par la cour spéciale de Rennes en même temps que Mathurin Le Gôf avant d’être transféré vers la prison de La Flèche pour y purger sa peine. Il y reste de fin décembre à début avril 1943 avant d’être rappelé par les Allemands en prévision d’un nouveau procès.
Transféré à la prison Jacques-Cartier de Rennes. Près de quatre mois s’écoulent à nouveau jusqu’à son départ pour la région parisienne et la prison de Fresnes. Arrivé fin juillet 1943, François Hélou est jugé par un tribunal militaire allemand. Le 28 août 1943, il n’est condamné qu’à 2 ans de prison, faute de preuves suffisantes. Il n’en reste pas moins déporté en Allemagne.
Résistants brestois présents dans le convoi du 21 octobre 1943 :
– DROGOU Théodore (Karlsruhe, Francfort-sur-le-Main, Sonnenburg et Sachsenhausen)
– HÉLOU François
– LE BERRE Yvon (Karlsruhe, Sonnenburg et Sachsenhausen)
– LE BRIS Charles (Karlsruhe, Francfort-sur-le-Main, Sonnenburg et Sachsenhausen)
– LE GÔF Mathurin (Karlsruhe, Saarbrücken et Francfort-sur-le-Main)
– VADAINE André (Karlsruhe et Saarbrücken)
François Hélou est d’abord Interné à la prison de Karlsruhe puis à celle de Saarbrücken. Enfin, il est interné à Francfort-sur-le-Main jusqu’en mars 1945, date de sa libération par l’armée américaine. Rapatrié en France le mois suivant, il reprend ses activités professionnelles et militantes. Il obtient la Croix de Guerre 1939-1945, avec étoile de bronze en 1947 avant de devenir conseiller municipal d’opposition à Landerneau (1947-1953). Il est également élu membre du comité de la fédération du P.C.F du Finistère en février 1952, où il siège jusqu’en 1954.