Jean Edouard Samuel Cadiou s’engage pour trois ans dans la Marine nationale, spécialité torpilleur, de 1922 à 1925. Il épouse Jeanne Marie Bouguyon (1903-1987), le 13 juin 1925 à Brest et de cette union naissent deux fils : Paul (1929-1993) et Serge (1931-2020). La famille s’installe d’abord au 13 rue Jean-Jacques Rousseau puis déménage au 41 rue Félix Le Dantec. Jean Cadiou est ensuite employé à l’arsenal de Brest comme ajusteur. Au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, il reste à son poste avec le statut d’affecté spécial. Il fait également partie des pompiers volontaires de la ville au sein de la Défense Passive.
Il est contacté en 1942 par Raymond Vaurette, dit Dingo, du réseau de résistance Confrérie Notre-Dame (C.N.D). A t-il été recommandé par Paul Jacopin (qui fréquente également le secteur de Lesneven) auprès du réseau C.N.D ou par Raymond Palu du corps des pompiers de Brest ?
Jean Cadiou fournit des renseignements sur les activités allemandes de la région et dans l’arsenal. Fin 1942, Jean Cadiou contacte Pierre Herpe pour lui proposer de devenir son informateur. Sans être à part entière intégré au réseau, ce jeune résistant lui fournit dès lors les informations sur les départs des sous-marins. Pour ce faire, il surveille les arrivées des trains de nuit ; si il repère des citernes, il prévient son ami.
Il rejoint la formation de résistance initiée par Alice Coudol dans le secteur de Lesneven. Il participe à la collecte d’informations et au recrutement d’autres éléments. En 1943 il met l’ingénieur Joseph Paugam, qu’il sait être résistant, en contact avec Pierre Bernard, alias Robin, du mouvement Défense de la France (D.F).
Alice Coudol est arrêtée le 4 octobre 1943 et ce n’est pas la seule résistante du réseau Alliance qui tombe à cette période. Jean Cadiou semble également recherché lors de cette vague d’arrestations. Il se met au vert entre le 11 octobre et le 1er novembre 1943. Avec André Berder, ils participent au rétablissement des contacts entre le groupe de résistance de Lesneven et le mouvement Défense de la France de Brest.
Au début février 1944, il rencontre le pharmacien Yves Allanic du mouvement Libération-Nord pour évoquer longuement l’organisation de la résistance dans l’arsenal de Brest. En juin 1944 il est de nouveau inquiété et doit prendre le maquis. Le 1er août il est chargé de se tenir prêt pour une mission spéciale. Le 6 août 1944, il fait parti du groupe formé par Adolphe Golhen pour servir d’avant-garde à l’armée américaine. Une trentaine de F.F.I sont sélectionnés pour leur bonne connaissance de la région. Ils doivent quitter sur le champ la ville et se répartir sur les différentes routes du secteur pour aller à l’encontre des unités américaines pour les guider. Dès lors, Jean Cadiou est considéré comme attaché au 2ème Bureau F.F.I de Brest
Le 9 août, sa mission de liaison terminée, il rejoint les F.F.I de Lesneven où il se met à la disposition de Pierre Nicolas. Les premiers combats étant déjà terminés dans ce secteur, Jean Cadiou se rend à Plabennec et se met à la disposition de l’état-major F.F.I de l’arrondissement de Brest. Le 25 septembre 1944, il devient Inspecteur-Enquêteur au service du 2ème Bureau F.F.I. Jean Cadiou est démobilisé des F.F.I en novembre 1944. Il souscrit alors un engagement au Bataillon de Sécurité [1] de Brest.
Pour son engagement clandestin, il est promu de trois échelons à l’arsenal de Brest et reçoit la Croix de Guerre 1939-1945, avec étoile d’argent en 1945.
La sépulture de Jean Cadiou se trouve dans le cimetière de Saint-Martin à Brest [Carré 30, Rang 5, Tombe 29]