FORICHER Joseph

Joseph Marie Foricher est l’ainé des trois fils d’un couple de cultivateurs établis à Gorréquéar en Le Folgoët. Délaissant la terre, il opte lui pour une carrière dans la Marine nationale. Alors quartier-maître chauffeur, il épouse Pauline Salaün (1910-1990), le 21 novembre 1933 à Lesneven et de cette union naitront deux enfants. La famille s’établit au 2 rue Duguesclin à Lesneven. Son parcours durant la Guerre 1939-1940 et sous l’Occupation allemande nous est inconnu à ce jour. Il est probable que Joseph Foricher fut mis en congés d’armistice après l’invasion de la Zone Sud par les Allemands en novembre 1942.

Rentré dans son foyer, il donne son adhésion à la Résistance locale via Yves Pellennec en décembre 1943. Son activité clandestine n’est pas connue dans les détails, il aurait participé à la diffusion de la propagande. Il semble avoir été pressenti pour devenir un des futurs chefs de groupe de la compagnie de Lesneven des Forces françaises de l’intérieur (F.F.I).

Dans la nuit du 2 au 3 juin 1944, Joseph Foricher est arrêté à son domicile par le Kommando I.C 343 de Landerneau. D’abord amené dans le commerce Riou à Lesneven, il y est interrogé. Au total, ce sont 14 personnes qui sont appréhendées cette nuit là dans le canton. En plus de Joseph Foricher, il faut ajouter : Éliane, Simone, Gabrielle et Jean de la famille Riou, Yves Corre, Joseph Aballéa, Joseph Garnier, André Guéguen, François Guéguen, Pierre Loaëc, Léon Moal, Yves Pellennec et Aimé Talec. Au petit matin, les prisonniers sont ramenés au manoir Colleville à Landerneau. Dans la cour, les interrogatoires violents reprennent et durent une bonne partie de la journée.

Il est ensuite transféré à la prison de Pontaniou à Brest, puis vers la mi juin 1944, les prisonniers sont transférés au camp Marguerite à Rennes. Le débarquement en Normandie et l’avance des troupes alliées vers Rennes, forcent les allemands à rassembler tous les détenus, du camp Marguerite et de la prison Jacques Cartier, en deux convois pour les expédier dans l’Est en prévision de leur déportation.

Le convoi qui l’amène en Allemagne s’ébranle de Rennes le 3 août 1944, peu avant l’arrivée des Alliés. Il parvient, non sans mal à la gare de Langeais, près de Tours. Le convoi entre en gare vers 14 heures le dimanche 6 août 1944 et dans la soirée, à la faveur d’un mitraillage du train par les Alliés, Joseph Foricher s’évade et parvient à se mettre en sécurité. Le 3 septembre, avec André Guéguen, ils rentrent à Lesneven.

Après guerre Joseph Foricher reste résider à Lesneven et y deviendra maçon. Pour son évasion en août 1944, il obtient la médaille des évadés en 1950.

Nous cherchons à mettre un visage sur son histoire, si vous avez une photo de lui, n’hésitez pas à nous contacter.

Publiée le , par Gildas Priol, mise à jour

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Sources - Liens

  • Archives départementales du Finistère, dossier individuel de combattant volontaire de la résistance de Joseph Foricher (1622 W 2).
  • BOHN Roland, Chronique d’hier - Tome 1, la vie du Léon 1939-1945, édition à compte d’auteur, 1993.
  • La Dépêche de Brest, édition du 21 novembre 1933.
  • Mémoire de Guerre, iconographie et article le convoi de Langeais.
  • Service historique de la Défense de Vincennes, dossier individuel de Résistant de Joseph Foricher (GR 16 P 228669) - Non consulté à ce jour.
  • Service historique de la Défense de Caen, dossier d’interné déporté résistant de Joseph Foricher (AC 21 P 607413) - Non consulté à ce jour.