Louis René Alexandre Chitre épouse Denise Malhaire, le 28 août 1926 à Amfreville dans le Calvados. Il travaille à Brest comme ouvrier mécanicien chez Dubigeon. Militant communiste et responsable syndical à la C.G.T, Louis Chitre est également le secrétaire du syndicat des métaux. En 1939, le couple réside au 96 rue Louis Pasteur.
Sous l’occupation et avec les bombardements sur Brest par la R.A.F, la famille se réfugie à Landerneau. Louis Chitre poursuit néanmoins ses activités à Brest. Il fait l’objet d’un ordre d’arrestation le 3 juillet 1941, probablement pour son activité militante et politique. Il est arrêté le lendemain et transféré à Châteaubriant. Il y est interné jusqu’en septembre 1941. Relâché, il revient sur Brest et entre au conseil municipal en novembre 1941. Le conseil est dissous au début 1942 et remplacé par une Délégation spéciale.
En décembre 1942, il est sollicité par le préfet pour intégrer la Délégation spéciale de Brest. Il effectue alors un acte de résistance politique en écrivant au Préfet pour fin de non-recevoir. Il est dès lors considéré comme opposant et fait l’objet de poursuites par les autorités françaises. Arrêté par la police le 5 janvier 1943 à Landerneau, il est interné à la prison de Pontaniou quelques jours puis remis aux autorités allemandes. Transféré sur la région parisienne, il est condamnée à la déportation en Allemagne.
Résistants brestois présents dans le convoi du 24 janvier 1943 :
– ABALAIN Georges (Sachsenhausen et Heinkel)
– ANSQUER Jean (Sachsenhausen)
– BERTHELOT Pierre (Sachsenhausen, Heinkel et Dachau)
– CADIOU Albert (Sachsenhausen)
– CADIOU Georges (Sachsenhausen) ✝
– CHITRE Louis
– FLOC’H Rosa-Michelle (Auschwitz) ✝
– JANNIN Jean (Sachsenhausen)
– JONCOURT François (Sachsenhausen, Heinkel, Buchenwald et Leipzig-Thekla)
– LE GALL Georges (Sachsenhausen)
– MONOT Thénénan (Sachsenhausen) ✝
Louis Chitre arrive au camp de concentration de Sachsenhausen où il se voit attribuer le matricule de déporté 58730. Il passe par les camps de Heinkel, Augsburg et Dachau. Libéré par l’Armée américaine à la fin du mois d’avril 1945, il est envoyé près du Lac de Constance sur l’île de Mainau pour être soigné du Typhus. Trop affaibli, il succombe de cette maladie le 22 mai 1945. Inhumé d’abord sur l’île puis ensuite au cimetière militaire de Constance, sa dépouille mortelle est rapatriée par la suite en France.
Son nom figure sur le monument aux morts de Landerneau et une plaque commémorative rappelle sa déportation.