DUVAL Jean

Jean Duval est gendarme de profession. Le 26 août 1932, il épouse Marie Robin (1912-2001) à Baulon en Ille et Vilaine. Son activité pendant la Guerre 1939-1940, ainsi qu’au début de l’Occupation allemande, nous est inconnue. En fin janvier ou début février 1941, il est muté à la brigade de gendarmerie de Ploudalmézeau, en remplacement du gendarme Quenierch. Parmi ses collègues, citons le gendarme Joseph Grannec, qui ne tarde pas à être arrêté par l’armée allemande pour suspicion d’activité en faveur de l’ennemi. Le prévenu sera acquitté à Paris fin 1941 et pourra ainsi regagner Ploudalmézeau.

C’est vraisemblablement par cet intermédiaire, que Jean Duval entre en Résistance. Dans la documentation disponible à son sujet, il est mentionné qu’’il aurait rejoint la lutte clandestine en novembre 1942. Compte tenu du développement de la résistance dans le canton de Ploudalmézeau, il est plus vraisemblable qu’il ait intégré les effectifs théoriques de volontaires dans le courant de l’année 1943, voir en 1944 lors de l’implantation des Forces françaises de l’intérieur (F.F.I) dans le canton. Cette impression est renforcée par le manque d’homologation du gendarme à un réseau ou mouvement de Résistance.

Quoi qu’il en soit, Jean Duval est intégré au Groupement cantonal de Ploudalmézeau. Son âge, le fait qu’il ait fait son service militaire et son métier de gendarme, le prédispose à être nommé adjoint au commandant Germain Falhun, pour la 2ème Compagnie.

Après avoir reçu un parachutage d’armes dans la nuit du 2 au 3 août 1944 à Pont Ours, les volontaires sont mis en alerte et rassemblés entre Pont Ours et Pen Carvan en Plouguin. Les armes et brassards F.F.I sont distribués et les groupes de combats s’organisent. Le 5 août, les F.F.I reçoivent l’ordre d’engager les combats. Le 6 août, des patrouilles sont alors lancées tandis qu’une équipe de huit volontaires, dont Jean Duval, est montée pour s’emparer du manoir de Lesven, à moins de deux kilomètres au Sud-Est du maquis. Cette belle demeure, lieu de villégiature de l’Occupant, est faiblement gardée par quelques sentinelles. Nous ignorons les objectifs de cette attaque mais l’hypothèse la plus probable est la mainmise sur les éventuelles armes et munitions s’y trouvant. Après avoir abattu deux allemands et blessé un troisième, l’équipe s’empare sans encombre du manoir.

Ce même jour, le boucher Jean Marzin est tué en allant chercher de quoi ravitailler en viande le maquis. Cela provoque des atermoiements dans l’organisation. La rumeur enfle que le maquis sera encerclé dans la nuit par les Allemands. Prenant ses dispositions, le chef Germain Falhun opère une retraite dans la nuit vers le sud en direction de Tréouergat, pour se rapprocher du maquis central de Tréouergat, lieu de commandement F.F.I du canton de Ploudalmézeau. Cette manœuvre est jugée sévèrement comme un abandon de poste par Joseph Grannec, qui retire le commandement à Germain Falhun, pour le confier à Jean Duval.

Le gendarme, nouveau commandant de compagnie, reçoit l’ordre de repositionner ses sections sur son secteur initial et d’engager des patrouilles, du sabotage et la lutte contre l’Occupant. Jean Duval s’exécute et prend comme adjoint Armand Bothorel.

Organisation de la Compagnie :
 1ère Section - Commandée par Théophile Kerros
 2ème Section - Commandée par Joseph L’Hostis
 3ème Section - Commandée par Yves Lamour jusqu’au 3 septembre 1944 puis Louis Berthou
 4ème Section - Commandée par Louis Coignard

Avec sa compagnie, il participe aux opérations de Libération du canton de Ploudalmézeau avant d’être engagé dans la réduction de la poche allemande du Conquet jusqu’au 10 septembre 1944. La seconde partie du mois de septembre, les F.F.I sont employés à des opérations de police, de récupération d’armement et munitions abandonnées.

Jean Duval réintègre (sans forcément les avoir réellement quitté) les rangs de la gendarmerie, dès la dissolution des unités F.F.I, fin septembre 1944. Dans les années qui suivent, il quitte le Finistère car muté en Ille-et-Vilaine.

Nous cherchons à mettre un visage sur son histoire, si vous avez une photo de lui, n’hésitez pas à nous contacter.