BOTHOREL Armand

Armand Marie Bothorel est le cadet de ses cinq frères et de sa sœur. Il suit la voie tracée par son père et s’engage dans la Marine nationale. En 1927, il est Quartier-maître fusilier et l’année suivante Second-maître, toujours à bord de l’Armorique. Il épouse Marie Mortarini (1911-2003), le 14 décembre 1929 à Brest et de cette union naîtront deux enfants.

Joueur de football (demi-gauche) accompli, sa bonne condition physique lui permet de mener parallèlement à sa carrière militaire, la pratique intensive de son sport. Il joue notamment dans l’équipe première de l’A.S.B à Brest puis de Lorient-Sports suite à sa nouvelle affectation au début des années 1930 en tant qu’éducateur sportif des fusiliers-marins. Au sein de la Marine, il joue dans l’équipe titre de football après s’être fait remarquer dans les différents championnats de football de la Marine. Il est souvent appelé par son diminutif Botho et écope du surnom de l’homme de la boue. En juillet 1934, alors qu’il a le grade de Maître, il est décoré de la médaille Militaire lors du 14 juillet. Deux ans plus tard, il est promu Premier-maître. En 1938, il est affecté à Saïgon avant de revenir en 1939 en Bretagne.

Fait prisonnier par l’armée allemande à la débâcle en juin 1940, Armand Bothorel est interné à la caserne Taylor de Landerneau en juillet 1940. Deux mois plus tard, les prisonniers sont ensuite déplacés vers un camp en Ille-et-Vilaine, sauf Armand Bothorel qui pour raisons médicales, est dirigé sur Quimper pour être hospitalisé au Lycée des jeunes filles. Rétabli, il est affecté à la Compagnie de fusiliers-marins de garde de Brest. Cette unité atypique poursuit, presque fictivement, son rôle premier de protection des installations militaires françaises de l’Arsenal de Brest. Il est question de garde de bâtiments ainsi que différentes corvées effectuées au bénéfice de la population et de la Défense passive. Pour se prémunir des bombardements sur Brest, la famille d’Armand se réfugie dans les environs de Saint-Pabu.

C’est sans doute en se rendant régulièrement auprès de sa famille qu’il est contacté par la Résistance locale. Selon Aristide Fichez en 1945, Armand Bothorel aurait rejoint le réseau Centurie en février 1942. Il y a sans doute méprise dans la mesure où l’intéressé ne figure pas sur le registre des agents de ce réseau. Pour sa part, Joseph Grannec indique en 1953, qu’Armand Bothorel a été contacté en août 1943 par le groupement cantonal de Ploudalmézeau. Ce qui correspond davantage au début des recrutements dans le cadre de l’Armée secrète (A.S). Mais compte tenu de l’attestation d’Aristide Fichez, il n’est pas à exclure qu’Armand Bothorel soit réellement entré en Résistance au début de l’année 1944, lors de la prospection effectuée par le mouvement de l’Organisation Civile et Militaire (O.C.M) dans le but de rallier les marins et officiers, actifs ou démobilisés, de la Marine nationale à la cause de la Résistance.

Quoi qu’il en soit, Armand Bothorel met son expérience militaire à la disposition des Forces françaises de l’intérieur et intègre de fait, le Bataillon F.F.I de Ploudalmézeau à son instauration. De par son grade, il est nommé commandant adjoint de la 2ème Compagnie, se composant de volontaires des communes de Saint-Pabu et Plouguin. Armand Bothorel est alors sous les ordres du gendarme Jean Duval. Il lui apporte son expertise et l’aide à la formation des soldats F.F.I ainsi qu’à l’organisation de l’unité. À partir du déclenchement des hostilités, le 1er Maître de la Marine participe aux opérations de la Libération et à la reconquête du territoire en liaison avec les unités américaines. Il combat dans le canton de Ploudalmézeau avant de participer à la réduction de la poche du Conquet en août et septembre 1944. Son attitude au feu lui vaut d’être cité à l’ordre de la Division et de recevoir la Croix de Guerre 1939-1945 avec la citation suivante :

« Officier très courageux et brave, le 27 août 1944 alors qu’il tenait le carrefour de Coat-ar-Piquet, en Ploumoguer avec deux groupes, a été attaqué par un ennemi bien supérieur en nombre et en matériel, lui a résisté 50 minutes le tenant sous le respect pendant que ses hommes se repliaient. À montré ainsi le plus bel exemple de bravoure et d’héroïsme. »

À la dissolution des F.F.I, Armand Bothorel réintègre la marine. Il est versé au 4ème Régiment de fusiliers-marins avec lequel il participe à la réduction des poches de l’Atlantique, en particulier sur la poche de Lorient à la tête d’une compagnie. Il poursuit ensuite sa carrière dans la Marine et terminera avec le grade d’Officier des équipages. Armand Bothorel était également Chevalier de la Légion d’honneur.