Jean Pierre Marie Marzin est le neuvième des onze enfants d’un couple de cultivateurs établis à Kerlumbars en Plouguin. À l’âge adulte, il effectue son service militaire dans la Marine nationale puis travaille comme boucher-charcutier à Saint-Pabu. Jean Marzin épouse la tailleuse Jeanne Salou (1921-2021), le 5 juillet 1942 à Saint-Pabu et de cette union naît leur fils Jean.
Nous ne disposons pas pour le moment d’informations sur son parcours durant la Seconde Guerre mondiale avant l’été 1944.
Membre des Forces françaises de l’intérieur (F.F.I), il fait alors partie de la Section communale Saint-Pabu & Plouguin du Groupement cantonal de Ploudalmézeau. Après avoir reçu un parachutage d’armes dans la nuit du 2 au 3 août 1944 à Pont Ours, les volontaires sont mis en alerte et rassemblés entre Pont Ours et Pen Carvan en Plouguin. Les armes et brassards F.F.I sont distribués et les groupes de combats s’organisent.
Le 6 août 1944, la section reçoit l’ordre d’engager les combats contre les Allemands sur les deux communes. Des patrouilles sont alors lancées tandis qu’une équipe de huit volontaires, dont Jean Marzin, est montée pour s’emparer du manoir de Lesven, à moins de deux kilomètres au Sud-Est du maquis. Cette belle demeure, lieu de villégiature de l’Occupant, est faiblement gardée par quelques sentinelles. Nous ignorons les objectifs de cette attaque mais l’hypothèse la plus probable est la main mise sur les éventuelles armes et munitions s’y trouvant. Après avoir abattu deux allemands et blessé un troisième, l’équipe s’empare sans encombre du manoir.
Sur le trajet du retour, Jean Marzin et Louis Kerjean font un crochet par Plouguin pour mettre la main sur un russe blanc du nom de Nikolaï, catégorisé comme simplet, mais que la Résistance locale estime être un agent de renseignement de la sureté brestoise. L’individu est amené au maquis et abattu.
Dans la foulée vers 16 heures, un volontaire est demandé parmi les F.F.I pour aller acheter une bête dans les fermes avoisinantes, pour nourrir les maquisards. Jean Marzin, dont c’est le métier, se porte volontaire et adjoint de Jean-Bernard Cadour, ils se rendent vers son hameau natal. Parvenus à Kerguidonou et Kerlumbars, les deux F.F.I tombent nez à nez avec une patrouille allemande dans le secteur. Ils sont aussitôt pris pour cible et se séparent. Jean-Bernard Cadour est blessé au fémur mais parvient à s’enfuir. Jean Marzin n’a pas cette chance, il est fauché mortellement. Une quinzaine d’impacts seront recensés sur son corps.
Grâce à l’aide de deux paysans, messieurs Vaillant et Le Gall, Jean-Bernard Cadour parvient à regagner le maquis à Pen Carvan vers 18 heures pour donner l’alerte. Un groupe d’une dizaine de F.F.I est alors dépêché sur place pour tenter de retrouver Jean Marzin, dont on ignore encore le sort funeste. Le groupe de secours rentrera sans résultat et dans la soirée les rumeurs vont bon train sur l’encerclement du maquis avant la tombée de la nuit par les Allemands. Prenant ses dispositions, le chef de section Germain Falc’hun opère une retraite dans la nuit vers le sud en direction de Tréouergat, pour se rapprocher du maquis central de Tréouergat, lieu de commandement F.F.I du canton de Ploudalmézeau.
Le 7 août 1944, Gabriel Marzin se rend à Vourch Vian en Tréouergat pour avertir les F.F.I de la Section communale Saint-Pabu & Plouguin, que son frère Jean Marzin a été découvert par Yves Le Gall de Kerguidonou, dans la prairie près de Kerlumbars. Mis en bière, le corps a été enterré provisoirement sur place, avant d’être déplacé au cimetière communal de Saint-Pabu, à la Libération de la commune.
Décorations de Jean Marzin :
– Médaille Militaire
– Croix de Guerre 1939-1945
– Médaille de la Résistance française (1958)
– Médaille commémorative française de la guerre 1939 -1945