Léo Guy (prénom usuel) Georges Guichard devance son appel sous les drapeaux et contracte un engagement volontaire à Poitiers peu après le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, en novembre 1939. Affecté à l’école des mécaniciens de Royan, il n’est pas fait prisonnier lors de la débâcle.
S’étant retrouvé en Afrique du Nord après l’armistice, il s’engage au 5ème régiment de chasseurs d’Afrique (5e R.C.A) en décembre 1940. En mars de l’année suivante, il est muté à l’école de cavalerie d’Hussein Dey, près d’Alger. Deux années passent et Guy Guichard change à nouveau d’affectation en étant versé à l’aviation de Blida en mars 1943. Sans que l’on puisse préciser la période (mais très probablement après le mois de juillet), il rallie Rouiba et s’engage dans les Forces aériennes françaises libres (F.A.F.L). Le jeune jarnacais est alors affecté au 3ème Bataillon d’infanterie de l’air (3e B.I.A) et reçoit le matricule n°41156. Il embarque le 26 octobre 1943 sur le paquebot R.M.S Samaria à destination de l’Angleterre.
Guy Guichard foule les docks de Liverpool le 6 novembre 1943 et ne tarde pas à débuter son entraînement de parachutiste. Il est affecté à la compagnie de commandement du 3e B.I.A avec le grade de caporal et reçoit son brevet de parachutiste à Ringway en février 1944. Il suit l’entrainement intensif avant d’être projeté sur le théâtre d’opération européen. C’est au sein du Stick n°1 de la 2ème Compagnie de son unité, devenue 3ème Régiment de chasseurs parachutistes (3e R.C.P), qu’il est parachuté dans la nuit du 4 au 5 août 1944, dans la région de Daoulas dans le cadre de l’opération Derry.
Composition du stick de Tupët-Thomé :
– BELLON Louis
– BRIGUET André ✝
– BRUAND Henri
– DUBOSC Philippe
– GARROS Denis ✝
– GUICHARD Guy ✝
– KLEIN Lucien
– LE NABOUR André
– PAULUS Raymond
– SABATIER Louis
– SIRUGUET Robert ✝
– TUPËT-THOMÉ Edgar (Lieutenant - Chef du stick)
Avec son stick de combat, il participe aux opérations à Daoulas dans la nuit du 5 au 6 août 1944, puis entre le 6 et le 9, à diverses actions de harcèlement de l’ennemi dans le secteur de Dirinon, Saint-Urbain. Le 10 août 1944, le stick d’Edgar Tupët-Thomé pénètre dans Landerneau, vide d’Allemand. Cependant, en début d’après-midi une douzaine d’allemands en provenance de Plougastel tentent une incursion à Landerneau, sans doute pour se ravitailler ou prendre des informations. Arrivés à la hauteur du pont de bois qui enjambe l’Elorn, ils essuient aussitôt des tirs par les F.F.I et S.A.S présents sur l’esplanade de l’autre rive (voir plan dans le portfolio en bas de page). Les allemands s’enfuient alors par le chemin du Pontic et se réfugient dans la propriété de M. de Cadeville. Le S.A.S Guy Guichard et le F.F.I Louis Le Quinquis traversent le pont à la poursuite des allemands.
Témoignage de Me B. de L’Hôpital, avocat au barreau de Brest, réfugié à Landerneau :
« 15h15. Depuis cinq minutes, fusillade et crépitements de mitrailleuses dans la partie Ouest de Landerneau (Plusieurs soldats allemands et deux Français ont été tués) (route de Brest ou route de Quimper). Il y a une heure et demie environ, quelques soldats allemands avaient fait leur réapparition quai de Cornouaille. »
Dans leur audacieuse entreprise, Louis Le Quinquis et Guy Guichard sont mortellement touchés. Ils sont ensuite évacués vers l’hôpital-hospice, au 43 rue de Ploudiry mais on ne peut que constater leurs décès entre 17 et 18 heures. Il est inhumé dans un premier temps dans le jardin de l’hospice, avant que sa famille vienne récupérer sa dépouille en novembre 1944, pour l’inhumer à Chauvigny. À cette occasion, la ville de Landerneau lui rend hommage lors d’une cérémonie solennelle. Le casque de Guy Guichard est alors rendu à son père, qui en fera don au musée de la Seconde Guerre mondiale dans la Vienne, situé à Tercé (voir photo du casque dans le portfolio).
À titre posthume, Guy Guichard reçoit la médaille Militaire en 1946, la Croix de Guerre 1939-1945, la médaille commémorative des services volontaires dans la France Libre ainsi que la mention Mort pour la France. Son nom figure sur une plaque commémorative à Landerneau, sur le monument S.A.S au moulin de Plumelec (56) et au monument S.A.S de Sennecey-le-Grand (71).