LE NABOUR André

André Joseph Marie Le Nabour est trop jeune pour être mobilisé à la déclaration de la guerre en 1939. Au début de l’occupation allemande en 1941, il travaille comme maître d’hôtel dans la Marine marchande. Lors d’un congé chez ses parents à Binic, il décide de gagner la Zone non occupée (Z.N.O) car la situation actuelle du pays ne lui convient pas. Il souhaite s’engager dans l’armée française et pour se faire, il passe la ligne de démarcation à Montrichard dans le Loir-et-Cher. Lors de son entreprise, il est aidé par André Troupeau, maire de cette commune.

Parvenu à Châteauroux, il contracte un engagement dans l’Armée d’armistice pour quatre ans. Il effectue ses classes avant d’être affecté (à sa demande ?) à la Compagnie d’infanterie de l’air n° 1. Cette unité étant basée à Blida en Algérie, il embarque à Marseille le 27 mai 1942 et débarque le lendemain à Alger pour la rejoindre. Le jeune Breton débute sa formation de parachutiste et obtient son brevet de moniteur le 15 juillet 1942 à Fès au Maroc. Le mois suivant, André Le Nabour est gravement blessé aux lombaires par une balle à blanc lors d’un entrainement au combat.

En février puis juin 1943, son unité se transforme successivement en bataillon puis régiment, passant d’une compagnie, à quatre puis dix. Le 1er Régiment de Chasseurs Parachutistes (1er R.C.P) de l’Armée d’Afrique est alors rattaché à la 82e Airborne Division des U.S.A.

Dans l’été 1943 (en juillet ou août selon les sources), André Le Nabour intègre le 3ème Bataillon d’infanterie de l’air (3e B.I.A). Il reçoit le matricule N°41115 et embarque à Tripoli le 26 octobre 1943 sur le paquebot R.M.S Samaria à destination de l’Angleterre.

André Le Nabour foule les docks de Liverpool le 6 novembre 1943 et ne tarde pas à reprendre un entraînement de parachutiste, au camp de Camberley puis de Comrie en décembre 1943. Promu caporal-chef, il est de nouveau breveté parachutiste à Ringway au début février 1944. Avec son camarade Guy Guichard, ils sont affectés à la section sabotage du régiment. Mais la section est dissoute quelque temps après. André Le Nabour se rapproche alors de Lucien Klein, par l’intermédiaire duquel il obtient un entretien avec le lieutenant Edgar Tupët-Thomé. Ce dernier fait alors placer Guy Guichard et André Le Nabour sous ses ordres. C’est au sein du Stick n°1, de la 2 ème Compagnie de son unité, devenue 3ème Régiment de chasseurs parachutistes (3e R.C.P), qu’il est parachuté dans la nuit du 4 au 5 août 1944, dans la région de Daoulas dans le cadre de l’opération Derry.

Composition du stick de Tupët-Thomé :
 BELLON Louis
 BRIGUET André (✝)
 BRUAND Henri
 DUBOSC Philippe
 GARROS Denis (✝)
 GUICHARD Guy (✝)
 KLEIN Lucien
 LE NABOUR André
 PAULUS Raymond
 SABATIER Louis
 SIRUGUET Robert (✝)
 TUPËT-THOMÉ Edgar (Lieutenant - Chef du stick)

Avec son stick de combat, il participe aux opérations à Daoulas dans la nuit du 5 au 6 août 1944. Entre le 6 et le 9, ils participent à diverses actions de harcèlement de l’ennemi dans le secteur de Dirinon, Saint-Urbain. Le 10 août 1944, le stick pénètre dans Landerneau, vide d’allemands. Ils tombent néanmoins avec une patrouille allemande qui tente une incursion dans la ville pour de la reconnaissance. Les S.A.S et F.F.I sont accrochés près du manoir de Cadeville route de Quimper, ils perdent le S.A.S - Guy Guichard [1] et le F.F.I Louis Le Quinquis. Après la libération de Landerneau, les américains étant maîtres de la zone, les S.A.S du stick n°1 retrouvent le capitaine Sicaud. La bataille de Brest s’achève ici pour eux.

Le costarmoricain est parachuté dans le Doubs le 27 août 1944 et fin septembre 1944, alors que Brest vient d’être libérée, il se bat en Moselle. Le 7 avril 1945 il est parachuté en Hollande dans le cadre de l’opération Amherst et poursuit les combats jusqu’à la fin de la guerre.

Démobilisé fin 1945, André Le Nabour retourne dans la Marine nationale en tant que navigateur. En 1958, il change radicalement de métier et intègre le laboratoire Roger Bellon à Neuilly-sur-Seine. Quatre ans plus tard, toujours pour le même groupe, il s’installe à Monts en Indre-et-Loire. Il succombe prématurément dans sa 51ème année en 1973. André Le Nabour repose au cimetière de Binic dans son département natal.

Pour sa tenue au front, il est décoré de la Médaille Militaire (1945), de la Croix de Guerre 1939-1945 avec cinq citations, de la Médaille commémorative des services volontaires dans la France Libre et de la Bronzen Leeuw des Pays-Bas.

Publiée le , par Gildas Priol, mise à jour

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Portfolio

S.A.S à Landerneau
Remerciements à Mme Bonneval pour les indications nominatives (2023).
S.A.S à Landerneau
Remerciements à Mme Bonneval pour les indications nominatives (2023).
S.A.S quai du Léon à Landerneau
Remerciements à Mme Bonneval pour les indications nominatives (2023).
S.A.S dans la rue du Pont à Landerneau
Remerciements à Mme Bonneval pour les indications nominatives (2023).
Citation à l’ordre de l’armée aérienne d’André Le Nabour (1945)
Crédit photo : Gildas Le Nabour-Bonneval

Sources - Liens

  • Famille Le Nabour-Bonneval, iconographie, documentation et témoignage (2023).
  • TUPËT-THOMÉ Edgar, Special Air Service, éditions Atlante, Saint-Cloud, 2011.
  • AFPSAS, notice synthétique d’André Le Nabour.
  • FFLSAS, notice synthétique d’André Le Nabour (Inscription requise).

Remerciement à Françoise Omnes pour la relecture.

Notes

[1Transporté dans un état grave à l’hôpital-hospice de Landerneau, il décède le 10 août 1944 à 18 heures.