LE CARS Denise

Denise Emilie Aimée Séité épouse l’entrepreneur Philippe Le Cars, le 18 août 1931 à Lambézellec. Elle s’installe alors avec son époux au 57 rue Jean-Jaurès à Brest, où la famille Le Cars gère l’hôtel-restaurant L’Aigle d’Or. Tandis que son époux travaille comme entrepreneur, Denise Le Cars aide pour sa part ses beaux-parents et sa belle-sœur Claudette Cormault à la tenue de l’établissement.

Sous l’occupation, parmi la clientèle de l’établissement, figurent plusieurs ouvriers de l’arsenal, tous communistes et originaires du centre Finistère comme Yves Gourmelon, Albert Abalain ou encore Jean Reste. Le restaurant devient rapidement un lieu de réunion pour les résistants communistes. La famille Le Cars n’y trouve rien à dire et semble même favoriser leur hébergement.

Les arrestations de militants-résistants communistes dans toute la Bretagne d’’octobre 1942 à début 1943, poussent certains rescapés à changer de département pour poursuivre la lutte. C’est ainsi qu’arrivent à L’Aigle d’Or courant 1943, plusieurs résistants traqués des Côtes-du-Nord, tels que Jean Nicolas, Ernest Le Borgne ou Auguste David. En lien avec les Francs-Tireurs et Partisans (F.T.P) brestois et les nouveaux arrivants, Denise Le Cars franchit le pas et entre à son tour en Résistance en juin 1943 avec son époux. Elle contribue notamment à fournir du ravitaillement et grâce à son mari, de l’essence à plusieurs groupes de patriotes.

Avec son époux et sa belle-soeur, ils fabriquent une valise truquée renfermant du matériel nécessaire pour une tentative d’évasion. Claudette et Denise se rendront ensuite à Pontaniou pour transmettre la valise aux prisonniers qui s’évadent le 25 octobre 1943. Parmi les sept fugitifs, figurent Jean Hénaff et Jean Nicolas. Denise Le Cars prend alors en charge deux des sept évadés et les conduit chez ses parents résidant Boulevard Montaigne pour les cacher quelques jours. Elle assure tous les jours leur ravitaillement avant que ceux-ci parviennent à quitter la ville et à retourner dans les Côtes-du-Nord.

Dans les derniers mois de l’année 1943, le Groupe Giloux gravite également autour de l’établissement. Mais l’activité clandestine de l’hôtel semble être connue et plusieurs perquisitions sont menées. A ceci s’ajoute une dénonciation par le traître espagnol Borraz (orthographe incertaine), provoquant une mise sous surveillance de l’établissement. Le 26 décembre 1943, après plusieurs sabotages ferroviaires dans la région de Landerneau, L’Aigle d’Or est perquisitionné. Georges Combot est arrêté sur place tandis que Jean Reste parvient à s’échapper de justesse.

L’établissement sous surveillance, la famille Cormault-Le Cars doit redoubler de vigilance et se faire oublier. Nous ignorons leurs activités pour l’année 1944 mais des liens sont vraisemblablement entretenus avec Albert Yvinec et les Côtes-du-Nord. Après l’annonce du débarquement en Normandie en juin 1944, Denise Le Cars fabrique des pavillons tricolores à arborer au moment de la Libération. Hélas, avec le siège de la ville en août 1944, la famille quitte Brest pour trouver refuge à la campagne le temps des combats.

Nous cherchons à mettre un visage sur son histoire, si vous avez une photo d’elle, n’hésitez pas à nous contacter.

Publiée le , par Gildas Priol, mise à jour

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Sources - Liens

  • Archives municipales de Brest, registre d’état civil (2E/L129).
  • Archives départementales du Finistère, dossier individuel de combattante volontaire de la résistance de Denise Séité-Le Cars (1622 W).
  • KERBAUL Eugène, 1270 militants du Finistère (1918-1945), à compte d’auteur, Paris, 1985.

Remerciement à Françoise Omnes pour la relecture de cette notice.