Allain Yves René Le Guen travaille comme boulanger avant de partir faire son service militaire en Algérie en mai 1939. Au déclenchement de la Guerre en septembre 1939, il est de retour en France pour combattre avec son unité (laquelle ?). Fait prisonnier par les Allemands lors de la débâcle, il est interné en stalag. Son père indique qu’il parvint à s’évader, avant d’être repris et finalement de s’évader à nouveau.
Parvenu à regagner Brest en octobre 1940, il craint d’être traqué par l’occupant. Son statut de fugitif l’amène alors à se rendre à Paris, pour se cacher chez sa sœur au 6 Avenue Vaugirard. Allain Le Guen revient sur Brest (vers 1942) où il travaille avec son père, dans le terrassement, pour le compte des Allemands. Il semble résider alors au 20 route de Kérinou à Lambézellec, dans le même immeuble que la famille de Raymond Lucht.
Nous ignorons également la date et les modalités de son enrôlement dans la Résistance. Il aurait fait partie vers juillet 1944, des Forces françaises de l’intérieur (F.F.I) de Brest-Ouest. Au début du siège de la ville de Brest, il semble avoir participé à évacuer sa famille sur Lannilis-Plouguerneau. Une attestation indique qu’en date du 10 août 1944, il intègre la Compagnie F.F.I du canton de Saint-Renan. Versé au 3ème Groupe de la 1ère Section, il est l’adjoint du jeune Goulven Fflamanc, avant de prendre la tête du groupe entre le 22 et 25 août 1944, probablement car étant le plus âgé du groupe.
Composition du groupe : (11 soldats F.F.I )
– BÉLEC François
– BRENTERC’H Louis
– CHALM Honoré
– FLAMANC Goulven (1er chef du groupe)
– FLAMANC Jacques
– LAGADEC Joseph
– LE GUEN Allain (2ème chef du groupe) ✝
– LUCHT Raymond
– MARZIN Berthier
– MÉNEZ François
– PAUGAM Robert
Avec son unité, il participe aux opérations de Libération dans le canton de Saint-Renan avant de poursuivre plus à l’Ouest pour réduire la poche allemande du Conquet. Le 1er septembre 1944, la ligne de front de sa compagnie s’étire entre Goasmeur et Le Cosquer à Plougonvelin. Le 4ème Groupe parvient à faire plus de 20 prisonniers non loin de la ferme abandonnée de Kerouant. Enhardis par cette action, Allain Le Guen et Laurent Bernicot, s’élancent à leur tour entre les lignes allemandes. Ils font une halte près de la ferme de Kerambosquer où Marie-Louise Quemeneur (née en 1938), se souvient de voir sa mère converser en breton avec les deux F.F.I. Quelques minutes après, ils passent un talus au sud de la ferme et sont sitôt abattus par une mitrailleuse allemande.
L’aumônier des F.F.I, Francis Ricou, tente d’approcher leurs corps inertes pour les ramener dans les lignes françaises. Les tirs sont si intenses qu’il ne peut y arriver le jour même, ni le lendemain. Le dimanche 3 septembre, l’aumônier essaye une nouvelle fois mais c’est un nouvel échec qui manque de lui être fatal. Blessé par balle à la jambe, il doit être évacué du front.
Après guerre, Allain Le Guen est promu à titre posthume au grade de soldat de 1ère classe en 1947. Son nom fut gravé sur la stèle F.F.I du Cosquer en Plougonvelin, où se déroule chaque année - début septembre, une cérémonie commémorative pour rendre hommage aux F.F.I tués lors des combats de la Libération.
La sépulture d’Allain Le Guen se trouve dans le cimetière de Kerfautras à Brest [Carré 22, Rang 8, Tombe 16]
Nous cherchons à mettre un visage sur son histoire, si vous avez une photo de lui, n’hésitez pas à nous contacter.