GOASGUEN François

François Goasguen réside à Lambézellec et travaille dans les années 1920 comme horloger à l’anse Saupin, à l’arsenal de Brest. Il épouse l’employée de commerce Marie Calvez, le 17 mai 1927 à Saint-Martin-des-Champs. En septembre 1931, le couple rachète la Pâtisserie de M. Roué, située au 51 rue de la Mairie à Brest. Ce commerce, idéalement situé dans le centre ville face aux halles Saint-Louis et à deux pas du Marché Pouliquen, est transformé après quelques travaux en bijouterie. Le couple loge au dessus de la boutique. Dans la suite des années 1930, François Goasguen s’implique dans la vie sportive en tant que chronométreur de compétitions de boxe.

Nous ignorons le parcours de François Goasguen durant la Guerre 1939-1940. Son âge en fait cependant un soldat mobilisable, sauf si il était réformé. En tout cas, le bijoutier est présent à Brest en 1941. La fréquence des bombardements anglais sur la ville le pousse à quitter la ville chaque soir après son travail pour se retirer à Saint-Pabu. Des voleurs profiteront de ses absences nocturnes pour cambrioler la bijouterie en novembre 1941.

La période d’entrée en Résistance du bijoutier brestois n’est pas clairement définie. Il indique avoir fourni au policier Marcel Dufosset les plans des installations ennemies à Brest et sur la côte et ce depuis 1942. Il y a anticipation, le policier Duffoset n’intégrant qu’en décembre 1942 le réseau Alliance. François Goasguen indique également avoir coopéré avec le réseau Jade, par l’intermédiaire d’Andrée Virot. Il indique avoir participé aux opérations maritimes de novembre et décembre 1943 sur la côte nord. Le bijoutier semble s’être proposé pour tenter un passage en Angleterre avec son bateau depuis Saint-Pabu, après l’échec d’une opération de récupération d’aviateurs. Ce projet fut, si l’on en croit ses dires, évoqué au château de Kerouartz à Lannilis, avec la famille Phélippes de la Marnierre. Tout ceci n’a pu être authentifié après guerre par des attestations, tout renseignement complémentaire permettant de croiser les sources est le bienvenu.

En 1944, François Goasguen sert d’agent de liaison entre Louis Dupoux et Pierre Jeanson. Si cela est avéré, ces liaisons n’ont pu se faire qu’entre février et le 4 mai 1944, dates de retour et d’arrestation de l’agent du MI6. Le bijoutier Goasguen établit également des liaisons auprès de Pierre Douillard, toujours semble t-il pour le compte de Louis Dupoux. Notons également un lien entre François Goasguen et Jeanne Oui.

Le 25 mai 1944, le bijoutier est sollicité pour héberger Georges Dauriac quelques jours. Ce dernier est recherché en ville et se trouve en convalescence après un sérieux accident de voiture en avril 1944. Le docteur Daniel Phélippes de la Marnierre se rend au chevet du malade journalièrement pour lui prodiguer des soins, avant que ce dernier s’éclipse sur Morlaix, de peur d’être arrêté. Le 29 mai 1944, le gendarme Lucas Gallic se rend à son tour auprès du malade avant de lui aussi, quitter la ville pour rejoindre Quimperlé.

Après le départ de Georges Dauriac, François Goasguen reste sur Brest jusqu’en juillet 1944. Il divorce le 19 juillet et part rejoindre Jeanne Oui dans la région de Laz. Sur place, il intègre les Forces françaises de l’intérieur (F.F.I). François Goasguen participe aux combats de la Libération du Centre Finistère (avec quelle unité ?) avant d’être affecté à la Compagnie de transports après la Libération de Quimper.

Durant le siège de la ville de Brest en août et septembre 1944, son commerce et logement sera totalement sinistré par les combats. François Goasguen épouse en secondes noces Jeanne Oui, le 22 février 1945 à Brest et de cette union naîtra leur fille Elizabeth en 1947. La famille réside après guerre au 106 et 143 de la rue Jean Jaurès à Brest.

Nous cherchons à mettre un visage sur son histoire, si vous avez une photo de lui, n’hésitez pas à nous contacter.

Publiée le , par Gildas Priol, mise à jour

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Portfolio

Emplacement de la bijouterie Goasguen, 51 rue de la Mairie à Brest

Sources - Liens

  • Archives municipales de Brest, registre d’état civil (1E/L114) et liste électorale de 1939 (1K91).
  • Archives départementales du Finistère, dossier individuel de combattant volontaire de la résistance de François Goasguen (1622 W).
  • Commune de Saint-Martin-des-Champs, registres d’état civil.
  • La Dépêche de Brest, éditions du 7 mai 1927, 20 septembre 1931 et 21 novembre 1941.
  • Service historique de la Défense de Vincennes, dossier individuel de Résistant de François Goasguen (GR 16 P 260045) - Non consulté à ce jour.

Remerciements à Françoise Omnes pour la relecture.