DUPOUX Louis

Eugène Louis (prénom usuel) Dupoux passe avec succès son baccalauréat ès sciences. Mobilisé durant la Première Guerre mondiale, il est déclaré inapte au service pour raisons médicales. En 1918 il est en poste comme surveillant du Lycée des Garçons à Rennes avant de déménager sur Morlaix pour travailler comme répétiteur au collège. Il devient ensuite enseignant titulaire, toujours dans le même établissement et épouse Marie Bouder (1908-1974), le 1er août 1927 à Morlaix. Dans les années 30, il entre à la Société scientifique de Bretagne puis peu de temps avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, il passe à la Faculté de droit de Rennes, une licence en droit. Sous l’occupation allemande, il poursuit ses études et valide son doctorat en droit en juillet 1942.

Son entrée en Résistance daterait du mois de février 1943. Il intègre le mouvement Libération Nord (L.N). La nature précise de ses actions nous est méconnue mais rapidement il se fait remarquer, notamment dans la région de Morlaix où il travaille. En octobre 1943, il entre au comité Régional clandestin du mouvement. Il effectue des liaisons entre les différents contacts, notamment entre Mathieu Donnart et le docteur Le Janne de Morlaix. Il se rend également à Rennes pour faire les liaisons avec Victor Le Gorgeu. Quand ce dernier instaure le Comité départemental de la Libération du Finistère (C.D.L) au début de l’année 1944, Louis Dupoux y est nommé en tant que secrétaire.

L’heure est désormais au rassemblement sous la bannière de l’Armée Secrète (A.S), qui ne tarde pas à disparaître au profit des Forces françaises de l’intérieur (F.F.I). Le 12 février 1944, Jean-Louis Rolland, Yves Allanic et Louis Dupoux se rendent à Kersaint-Landunvez chez le Commissaire-général Pierre Douillard pour régler certaines questions de coopération avec la Marine Nationale.

Deux jours plus tard, Louis Dupoux est arrêté alors qu’il se rend chez Jean-Louis Rolland pour une mission de liaison avec le groupe Justice. Il parvient néanmoins à se débarrasser des papiers compromettants qu’il transporte. Ils ne sont pas les seuls à tomber, Yves Allanic et Ernest Salaün sont également appréhendés. Louis Dupoux semble rapidement relâché faute de preuve. Il gagne alors sa région natale pour se mettre au vert. En mars 1944, jugeant s’être fait oublié, il reprend contact avec la Résistance et de nouveau, il effectue des liaisons entre le Finistère et Rennes. Il participe à l’organisation de l’insurrection générale et noue des contacts avec la Résistance de Saint-Pol-de-Léon.

Fin juin 1944, une rafle touche cette localité, Louis Dupoux semble échapper de peu à une seconde arrestation. Il quitte aussitôt le secteur et se réfugie à Plouguin chez Jean Tromelin, où il reste jusqu’à la Libération du secteur début août 1944. À partir de ce moment là, le C.D.L gère en coordination avec le Préfet du Finistère Aldéric Lecomte, toutes les questions administratives du département, comme les mises en place des délégations spéciales.

Le 3 janvier 1945, Louis Dupoux devient le président du C.D.L. Après guerre il exerce le métier d’avocat au barreau de Morlaix. Pour son engagement clandestin, il est décoré de la médaille de la Résistance française en 1946 et de la Croix de Guerre 1939-1945, avec palme en 1948. La même année, il est élevé au rang de Chevalier de la Légion d’honneur. En son hommage, une rue de Morlaix porte son nom.

Publiée le , par Gildas Priol, mise à jour

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Sources - Liens

  • Archives départementales du Finistère, fiche matricule militaire d’Eugène Dupoux (1R01601) et dossier individuel de combattant volontaire de la résistance d’Eugène Dupoux (1622 W) et témoignage de Jean Tromelin en 1945 (1 J 788).
  • Service historique de la Défense de Vincennes, dossiers individuels de Résistant d’Eugène Dupoux (GR 16 P 202139), aimablement transmis par Yann Goaoc.
  • Ordre de la Libération, mémoire de proposition de décoration, aimablement transmis par Mathieu Blanchard (2023) et registre des médaillés de la Résistance française (J.O du 17/05/1946).
  • La Dépêche de Brest, édition du 2 août 1927, 6 juillet 1939 et 18 juillet 1942.
  • THOMAS Georges-Michel & LE GRAND Alain, Le Finistère dans la guerre - tome 1, éditions de la Cité, Brest-Paris, 1979.
  • THOMAS Georges-Michel & LE GRAND Alain, Le Finistère dans la guerre - tome 2, éditions de la Cité, Brest-Paris, 1981.
  • BOUGEARD Christian, Tanguy Prigent, paysan ministre, éditions Presses universitaires de Rennes, 2002.