Aldéric Lecomte fait Polytechnique, avant d’entamer une carrière d’ingénieur pour les Ponts-et-Chaussées à Brest à partir de 1928. Mobilisé au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, il est démobilisé après la défaite et rendu à la vie civile en juillet 1940.
Une connaissance, Jean Gosset, lui propose d’entrer en résistance dans le premier semestre
de 1942. Aldéric accepte et intègre dès lors le réseau de renseignement Cohors, issu du mouvement Libération-Nord. Rapidement, il est nommé responsable régionale de la structure clandestine. Ce qui amène Aldéric Lecomte à effectuer de nombreux déplacements pour une rencontrer les agents de liaisons et recevoir les informations collectées.
A Brest, il se met en relation avec d’autres résistants pour récolter et partager des informations, parmi eux, citons Mathieu Donnart, futur chef départemental du Finistère des F.F.I, le pharmacien Yves Allanic, Pierre Quéau l’ingénieur du génie et Edouard Riban, en poste à l’organisation du ravitaillement à Brest. Il recrute également, en juillet 1942, Henri Goar comme agent à Guipavas. Aldéric Lecomte dispose également d’une agente de liaison sur Brest, en la personne de Ghislaine Scheidhauer. Le réseau se développe fortement dans le Finistère et le Morbihan, un peu moins dans les Cotes-du-Nord.
Aldéric participe à l’hébergement d’aviateurs alliés sur Brest. Il milite également auprès des institutions françaises locales pour un laxisme à la mise en place du Service du Travail Obligatoire (STO). Il semble avoir échappé de peu à une arrestation par la police de sûreté allemande.
En janvier 1944, Victor Le Gorgeu effectue une tournée spéciale dans les 4 départements pour réunir les membres des Comités de la Libération. A Brest, il organise une réunion chez le Pharmacien Yves Allanic où sont présents : Jean-Louis Rolland, Charles Berthelot, Mathieu Donnart et Aldéric Lecomte. Tous sont du mouvement Libération-Nord. Entre février et avril 1944, Aldéric Lecomte est choisi pour devenir le futur préfet du Finistère, sitôt la Libération.
Le 4 août 1944, il prend officiellement ses fonctions de préfet du Finistère, après la destitution par les F.F.I de Stéphane Leuret, préfet par intérim. Le 9 août, la population est informée officiellement de sa nomination. Il nomme les sous-préfets à Brest, Morlaix et Châteaulin. Lecomte est épaulé pour le temps de l’épuration par le Comité de la Libération du Finistère (C.D.L).
En 1945, Aldéric Lecomte reçoit la médaille de la Résistance et se voit élevé au grade de Chevalier de Légion d’honneur pour son engagement dans la résistance. Il est également présent à Brest lors de la visite le 21 juillet. Il reste en poste jusqu’en 1948 dans le Finistère avant d’être muté dans l’Hérault. Il y décède subitement un an plus tard.
En 1966, la ville de Brest lui rend un ultime hommage en donnant son nom à une rue du port de commerce.