Charles Adolphe Berthelot réside durant la Première Guerre mondiale avec sa mère au 35 rue Armorique à Brest. Matelot dans la Marine nationale, il épouse l’ouvrière Joséphine Le Goff (1895-1974), le 24 janvier 1915 à Brest. De cette union naissent deux filles ; Marcelle (1920-2013) et Raymonde (1925-2018). La famille réside avant la Seconde Guerre mondiale au 5 place de la Paix à Brest. Ouvrier de l’arsenal, militant socialiste et syndicaliste très actif, Charles Berthelot est à la tête du syndicat C.G.T de l’arsenal dans les années 1920-1930.
Sous l’occupation allemande, il a perdu de son aura politique mais refuse néanmoins de participer au syndicalisme organisé par le gouvernement de Vichy. Il entre au conseil municipal de Brest quelques jours en 1941 mais s’abstient, comme Victor Le Gorgeu, lors du vote de confiance envers le maréchal. Cette non approbation le classe d’office dans les opposants politiques. Le 7 janvier 1942, les brestois apprennent la démission de Charles Berthelot et de deux autres conseillers municipaux suite aux révocations du maire et de son 1er adjoint. Craignant des représailles, il quitte Brest et se réfugie dans la Sarthe quelques temps.
C’est semble t-il lors de cet exil qu’il reprend contact avec d’autres socialistes passés dans la lutte clandestine. Sans que l’on puisse définir la date exact de son recrutement dans la Résistance, il entre au mouvement Libération Nord (L.N) vers septembre 1942.
Le temps de se faire quelque peu oublier, il est renvoyé sur Brest afin d’assurer des liaisons clandestines. Pour cette mission, il reçoit de faux papiers d’identité ainsi qu’une planque. Il est présent en mars ou avril 1943 à Brest, pour assister à la réunion d’anciens syndicalistes de l’arsenal en vue de la reconstitution dans la clandestinité de la C.G.T dans cet établissement. Cette réunion est organisée par Gabriel Paul. Le 27 mars 1943, il prend sa retraite d’ouvrier de l’arsenal, mais la lutte se poursuit. En fin 1943, Libération Nord (L.N) et Défense de la France (D.F) officialisent leur union à Brest. Le premier fournit les contacts avec les hautes instances de la Résistance française, le second fournit l’essentiel des effectifs recrutés depuis plusieurs mois, le tout donnant une ossature à l’Armée Secrète du Finistère.
En janvier 1944, Victor Le Gorgeu effectue une tournée spéciale dans les quatre départements bretons pour réunir les membres des Comités de la Libération. Pour le Finistère, les premières ébauches du Comité de Libération (C.D.L Finistère) sont jetées à Brest. L’ancien maire y organise une réunion chez le pharmacien Émile Allanic où sont présents Jean-Louis Rolland, Mathieu Donnart, Aldéric Lecomte et Charles Berthelot.
En février, les allemands traquent ce mouvement de Résistance et plusieurs arrestations font tomber différents meneurs. Charles Berthelot n’y échappe pas, il est arrêté le 18 mars 1944. D’abord interné à la prison de Pontaniou, il est ensuite transféré à Compiègne d’où il est déporté en Allemagne le 18 août 1944. Il arrive au KL Buchenwald quatre jours plus tard et se voit attribuer le matricule 78773. Transféré au camp de Neu-Stassfurt, le camp est évacué devant l’avance américaine. Très affaibli, il est achevé le 17 avril 1945 entre Oberaudenhain et Bockwitz.
Fin août 1945, les brestois apprennent son décès et dès octobre 1945, la Délégation Spéciale de Brest renomme en son nom la rue Arago dans le quartier de l’Annexion. Son corps est retrouvé à Schildau en 1951. À titre posthume, il est promu au grade de sous-lieutenant en 1949 et reçoit la médaille de la Résistance française en 1953.