Jean-Louis Rolland entre très jeune dans la Marine Nationale en passant par l’École des Mousses. Il participe à la Première Guerre mondiale à bord de sous-marins, il obtient la Croix du Combattant Volontaire 1914-1918. Après le conflit, il épouse Françoise Kernevez le 15 mars 1919 à Paris (10°). La même année, il devient agent administratif dans la Marine et Conseiller Municipal de Landerneau. Quand la guerre éclate, Jean-Louis Rolland est Maire de Landerneau depuis 1929, député et retraité de la Marine depuis 1936. Trop âgé pour être mobilisé, il reste en poste à Landerneau mais participe à trois missions parlementaires aux États-Unis, Tunisie et Corse en 1939.
Le 10 juillet 1940, il vote contre l’attribution des pleins pouvoirs au Maréchal Pétain, par méfiance, tout comme 79 autres parlementaires. Parmi ces 80, 7 (sur les 15 parlementaires du département) venaient du seul Finistère, emmenés par Victor Le Gorgeu. Ne plaisant pas à Vichy, Jean-Louis Rolland est révoqué par le préfet du Finistère de ses fonctions de maire le 31 mars 1942. Son adhésion au mouvement de Résistance Libération-Nord (L.N) semble dater en fin 1942. Il est vraisemblablement recruté avec sa belle-sœur Francine Kernévez par Tanguy Prigent.
A partir de juin 1943, il entre en résistance active contre l’occupant et devient un agent occasionnel pour le réseau Bourgogne. Il fournit aide et assistance à ce réseau d’évasion d’aviateurs durant trois mois puis Ghislaine Niox lui propose d’entrer au réseau Jade Fitzroy. La tâche est presque similaire, il s’agit d’héberger, cacher et nourrir des aviateurs alliés attendant une évacuation par voie maritime vers l’Angleterre. Son activité avec ce réseau s’achève fin décembre 1943 par la réussite d’une évasion maritime depuis la côte nord du Finistère.
La fin d’année 1943 est dense car il est également question de l’unification de deux mouvements importants de la résistance du pays de Brest. Libération-Nord et Défense de la France (D.F) se rapprochent, jetant pour le Finistère les bases concrètes de la future Armée Secrète (A.S)
En janvier 1944, Victor Le Gorgeu fait le tour des départements bretons pour instaurer les Comités de la Libération (C.D.L). Il organise une réunion chez le pharmacien Yves Allanic où sont présents : Jean-Louis Rolland, Charles Berthelot, Mathieu Donnart et Aldéric Lecomte. Ils sont tous destinés à siéger au C.D.L du Finistère.
Le 12 février, poursuivant les objectifs d’unification des différents organismes de résistance du Finistère, Jean-Louis Rolland, Yves Allanic et Louis Dupoux se rendent à Kersaint-Landunvez chez le Commissaire-général Pierre Douillard pour régler certaines questions de coopération de la Marine Nationale.
Seulement deux jours après cette entrevue, le 14 février 1944, une partie des membres du C.D.L du Finistère sont arrêtés, dont Jean-Louis Rolland. Il est interné dans un premier temps à la prison de Pontaniou à Brest avant d’être transféré au camp Marguerite à Rennes à l’annonce du débarquement en Normandie.
Il parvient à s’évader dans la nuit du 3 au 4 août 1944 en sautant du train en marche qui l’amenait à Compiègne. Lors de son évasion il essuie des tirs de soldats allemands le 4 août dont un le blesse à la tête. Il est hospitalisé à Saint-Gildas-du-Bois en Loire Inférieure où il est à nouveau blessé par balles au bras droit et par une explosion le 12 août 1944 au cours d’un bombardement.
Revenu à Landerneau en octobre 1944, il prend la tête de la Délégation Spéciale qui administre la ville avant de retrouver ses fonctions de Maire. Il poursuit sa carrière politique et reçoit le Général De Gaulle dans sa ville lors de ses passages à Brest en 1945 et 1958.
Pour son engagement clandestin en faveur de la Résistance, Jean-Louis Rolland reçoit les distinctions suivantes :
– Chevalier (1947), Officier (1958) puis Commandeur (1964) de la Légion d’honneur
– Médaille Militaire (1945)
– Croix de Guerre 1939-1945, avec étoile de vermeil (1945)
– Médaille de la Résistance française (1946)
– Médaille des Évadés (1950)
– Medal of Freedom
– Médaille commémorative française de la guerre 1939-1945, barrette Libération
Depuis 1981, une rue de Brest porte son nom dans le quartier de Mesmerrien.