GOASGUEN Jeanne

Jeanne Yvette Marie Henry s’installe à Brest dans les années trente et réside au 4 Passage Saint-Martin. Elle épouse le pharmacien Etienne Oui, le 27 décembre 1937 à Brest. Quatre mois seulement après leur union, son époux Etienne Oui décède, la laissant veuve à 24 ans.

Sous l’occupation, Jeanne Oui est employée comme secrétaire dactylographe au Commissariat Central de Brest.

En août 1943, très probablement par l’intermédiaire de François Quéffélec, Jeanne Oui intègre le mouvement de Résistance Libération-Nord (L.N). Sa fonction l’amenant à pouvoir consulter des informations sensibles, il lui est alors demandé de renseigner ce mouvement sur les projets d’arrestations à l’encontre des réfractaires au S.T.O et de la Résistance. Jeanne Oui travaille également de concert avec François Quéffélec à l’élaboration de fausses pièces d’identité ou laisser-passer de nuit.

Parmi les faux papiers établis, deux cartes étaient destinées à Anne Corre et Jacqueline Razer lors de leur arrivée à Brest. Hélas, les deux jeunes filles sont très vite arrêtées. Leurs faux papiers sont présentés au Commissaire central qui détient désormais la preuve de l’usurpation de son identité au profit de la Résistance. Dans la foulée, il dénonce son subalterne, François Quéffélec, qui est alors arrêté le 30 mai 1944, par l’Aussenkommando Brest du Sicherheitspolizei-Kommando (S.D). Jeanne Oui craignant elle aussi d’être arrêtée, quitte la ville et se voit dirigée dans un premier temps sur Plouguin au moulin de Jean Tromelin avant de partir vers le maquis de Laz.

Elle trouve là-bas refuge jusqu’au 27 juillet 1944, date à laquelle Roger Bourrières la fait appeler pour entrer à l’État-major départemental des F.F.I du Finistère comme secrétaire dactylographe. Elle reste à ce poste durant toute la période de la Libération du département jusqu’à sa démobilisation des F.F.I.

Elle regagne alors Brest et reprend son poste dans la police. Elle épouse en secondes noces François Goasguen, le 22 février 1945 à Brest et de cette union naîtra leur fille Elizabeth en 1947. La famille réside après guerre au 106 et 143 de la rue Jean Jaurès à Brest.

Nous cherchons à mettre un visage sur son histoire, si vous avez une photo d’elle, n’hésitez pas à nous contacter.

Publiée le , par Gildas Priol, mise à jour

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Sources - Liens

  • Archives municipales de Brest, registre d’état civil (2E179).
  • Archives départementales du Finistère, dossier individuel de combattante volontaire de la résistance de Jeanne Henry-Oui-Goasguen (1622 W).
  • La Dépêche de Brest, édition du 23 avril 1938.
  • Service historique de la Défense de Vincennes, dossier individuel de Résistante de Jeanne Henry-Oui-Goasguen (GR 16 P 260049) - Non consulté à ce jour.

Remerciements à Françoise Omnes pour la relecture de cette notice.