RAZER Jacqueline

Jacqueline Marguerite Marie Razer voit le jour à Paris, de parents finistériens émigrés du travail. Sous l’Occupation allemande, elle étudie à Quimper au Lycée Brizeux.

En octobre 1943, elle rejoint le groupe de l’Union des Femmes Françaises (U.F.F) de Quimper. Ce groupe est affilié au Front National (F.N). Les adhérentes se mettent en relation avec la Croix Rouge Française (C.R.F) pour intervenir dans les prisons et apporter un soutien aux détenus des prisons de Saint-Charles et Mesgloaguen. Ces contacts permettent à ce groupe de fournir des renseignements à la Résistance sur les détenus présents. Le groupe va se développer également au Lycée Brizeux.

Se forme en novembre 1943 le groupe Marceau sous l’impulsion d’André Pellen. Sous son pseudonyme Max, il est affilié au mouvement du Front National (F.N) également. Mis en rapport avec Maurice Briand, il recrute quelques camarades sûrs. Le 11 novembre c’est la première action du groupe, un demi échec lors de la tentative d’assassinat du directeur du S.T.O de Quimper. D’autres actions s’ajoutent rapidement puis en décembre 1943 le recrutement s’intensifie. Les nouvelles recrues sont souvent des copains du Lycée des garçons mais en fin de mois le groupe Marceau est mis en contact avec un groupe de jeunes filles du Lycée Brizeux. C’est ainsi qu’Anne Corre et son amie Jacqueline Razer entrent en janvier 1944 dans le groupe Marceau.

Jacqueline Razer a pour mission de pister les agents français à la solde des allemands. Elle sert également d’agent de liaison et semble pratiquer des actes de sabotage en plus de la distribution de tracts. Jacqueline Razer indique avoir complètement basculé dans la clandestinité le 28 janvier 1944.

En février 1944, ce groupe d’action se rapproche de Roger Bourrières du mouvement Libération Nord (L.N). Au début mars le groupe prend le maquis dans un Moulin à Plogonnec au nord de Quimper. Les filles du groupe fournissent le ravitaillement tandis que des armes arrivent pour de futurs coups de main. Des contacts sont noués avec les résistants de Douarnenez, notamment lors d’un transport d’armes.

L’activité se poursuit au gré des changements d’emplacement du maquis et des actions. Le 25 avril 1944, grâce aux indications de Jacqueline Razer et d’Anne Corre, le collaborateur Bernard Massotte est abattu à Quimper place Toul al Laër. Risquant d’être inquiétées suite à cette action, les deux filles prirent le maquis une dizaine de jours avec le groupe Marceau. Anne Corre est clairement identifiée et recherchée par les services de police français et allemands.

Ne pouvant pas rester dans cette situation précaire, le groupe envoie un messager à Nantes auprès du 2ème bureau pour tenter de leur trouver du travail clandestin. Le lendemain, une partie du groupe est arrêtée, la pression s’accentue sur eux, ils déménagent immédiatement. Le 2 mai, Jacqueline Razer et Anne Corre partent vers Douarnenez pour y trouver refuge et servir d’agent auprès de la Résistance locale. Quelque temps plus tard, les deux filles doivent de nouveau déménager pour gagner Brest et s’y cacher. Elles sont attendues au restaurant Au Bon Goûter des sœurs Marie et Marie-Anne Piriou, antichambre de la Résistance brestoise situé au 56 rue Jean Macé. Pour faciliter leur présence dans la Cité du Ponant, le mouvement L.N leur fait obtenir de faux papiers brestois grâce à Jeanne Oui et François Quéffélec du Commissariat Central de la ville.

Le 22 ou 23 mai, Anne Corre a rendez-vous à Brest au Café des Voyageurs avec sa camarade Jacqueline Razer. Pistée par le supplétif Émile Guilcher, Anne Corre est arrêtée en compagnie de Jacqueline. Elles sont amenées et internées à l’école Bonne-Nouvelle de Kérinou en Lambézellec, siège de l’Aussenkommando du S.D de Brest. Elles sont ensuite transférées à Quimper puis Rennes en juin 1944. Jacqueline Razer est internée dans la cellule n°20 de la prison Jacques-Cartier.

Avec l’approche des troupes américaines de Rennes, les Allemands évacuent la prison et regroupent tous les détenus dans deux convois ferroviaires à destination de l’Allemagne. Jacqueline Razer parvient à s’évader le 7 août 1944 à la hauteur de Saint-Pierre-des-Corps. Après un temps à se cacher, elle est mise en relation avec la Résistance d’Indre-et-Loire. Elle sert alors d’agent de liaison entre les F.T.P de la Compagnie Loches et les troupes américaines.

Après guerre, elle devient journaliste et épouse en première noce Edouard Baur en 1945 à Paris puis en seconde noces Jean-Pierre Toscano en 1977 à Plan-de-Cuques. Finalement, elle divorce à nouveau en 1986 et remonte à Paris pour sa retraite.

Nous cherchons à mettre un visage sur son histoire, si vous avez une photo d’elle, n’hésitez pas à nous contacter.

Publiée le , par Gildas Priol, mise à jour

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Sources - Liens

  • Mairie de Paris (17ème), registre d’état civil.
  • Archives départementales du Finistère, dossier individuel de combattante volontaire de la résistance de Jacqueline Razer (1622 W).
  • Service historique de la Défense de Vincennes, dossier individuel de Résistante de Jacqueline Razer (GR 16 P 502113), aimablement transmis par Edi Sizun.
  • Service historique de la Défense de Caen, dossier d’Internée de Jacqueline Razer (AC 21 P 648679) - Non consulté à ce jour.

Remerciements à Françoise Omnes pour la relecture de cette notice.